Migrants : le navire « Lifeline » finalement autorisé à accoster à Malte
Migrants : le navire « Lifeline » finalement autorisé à accoster à Malte
En quête d’un port d’accueil depuis six jours en Méditerranée, le navire humanitaire était jusqu’ici bloqué en Méditerranée avec 234 migrants à bord.
Des réfugiés sur le pont du navire « Lifeline », le 21 juin 2018. / HANDOUT / REUTERS
Est-ce la fin d’une longue et difficile attente pour le Lifeline ? Le premier ministre maltais Joseph Muscat a annoncé, mercredi 27 juin, que le navire humanitaire avec 234 migrants à son bord allait être autorisé à accoster sur l’île. « Je pense que le navire va rejoindre nos côtes ce soir », a précisé M. Muscat en conférence de presse, mettant avec cette décision un terme à l’odyssée des migrants recueillis par le navire.
« Des procédures d’identification et de redistribution des personnes parmi les Etats membres [de l’UE] seront engagées en garantissant les soins médicaux nécessaires », a poursuivi M. Muscat. Au total huit pays européens accueilleront les migrants : Malte, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas.
Le navire sera mis sous séquestre pour les besoins de l’enquête
Le premier ministre maltais a précisé que le navire serait mis sous séquestre à son arrivée pour les besoins de l’enquête, estimant que son capitaine « a violé les lois internationales ». « La situation a été causée par les décisions du capitaine du navire qui a agi contre les lois internationales et ignoré les directives des autorités italiennes », a assuré M. Muscat. « Le Lifeline sera retenu pour lancer les enquêtes nécessaires selon les lois internationales et nationales », a-t-il ajouté.
Cette opération n’a pas été diligentée par le Centre de coordination des recherches de Rome (MRCC), comme le prévoit la procédure ordinaire. Mais l’ONG allemande avait déjà répondu aux critiques sur la façon dont il a opéré le sauvetage des migrants qu’il a actuellement à bord. « Le seul ordre auquel le bateau a refusé d’obéir est celui de remettre ces personnes aux prétendus garde-côtes libyens, car cela aurait été en contravention avec la convention de Genève sur les réfugiés et donc criminel », avait fait savoir Lifeline dans un communiqué mercredi matin. Selon elle, obéir à l’ordre reçu de « désembarquer à Tripoli aurait constitué une violation du principe de non-refoulement ».
Le navire, battant pavillon néerlandais, était en quête d’un port d’accueil depuis six jours en Méditerranée. Malgré un accord, entre plusieurs pays européens, annoncé mardi par l’Italie et la France, sa situation ne s’était pas débloquée et il restait jusqu’ici bloqué dans les eaux internationales. Le navire avait renouvelé dans la nuit sa demande d’entrer à Malte et avait fait savoir que « de nombreuses personnes à bord souffrent de mal de mer » et que trois se trouvent dans son hôpital.