L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Koehler, a invité les chefs de la diplomatie marocaine, algérienne, mauritanienne et le responsable du Front Polisario à Berlin pour des discussions sur cette région disputée, a indiqué mardi 23 janvier un porte-parole de l’ONU.

« L’émissaire personnel du Secrétaire Général prévoit en janvier et février d’organiser des discussions bilatérales avec les parties et les pays voisins », précise le communiqué. Aucune date n’a encore été communiquée pour les consultations.

Depuis sa nomination en août dernier, l’ancien président allemand Horst Koehler s’efforce de relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario en conflit dans cette région au sud du royaume chérifien, lutte qui dure depuis des décennies.

Regain de tensions

L’annonce de ces consultations coïncide avec un regain de tensions dans la région. Le Maroc accuse notamment le Polisario, soutenu par l’Algérie, de mener des incursions dans la zone tampon de Sahara occidental située à la frontière avec la Mauritanie. Les tensions ont été alimentées récemment par un rapport critique de la Cour de justice de l’Union européenne, estimant que l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc était « invalide » car « l’exploitation halieutique des eaux adjacentes au Sahara occidental (…) ne respecte pas le droit du peuple de ce territoire à l’autodétermination ».

Le Maroc s’était dit indigné par la « position extrémiste » du rapport et son « interprétation scandaleusement politique », soulignant les « retombées sociales et économiques » de l’accord de pêche sur la population locale.

Vaste étendue désertique avec 1 100 km de côte atlantique au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’a pas été réglé : le Maroc en contrôle 80 %, le Front Polisario 20 %, séparés par un mur et une zone tampon contrôlée par les Casques bleus de l’ONU.

Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination pouvant conduire à l’indépendance, mais le Maroc rejette toute autre solution que l’autonomie sous sa souveraineté.