Au cœur d’une polémique sur des flamants roses, Nicolas Vanier renonce à tourner son prochain film en France
Au cœur d’une polémique sur des flamants roses, Nicolas Vanier renonce à tourner son prochain film en France
Le Monde.fr avec AFP
Lors de repérages aériens effectués par un prestataire, des centaines de flamants roses ont pris peur et abandonné les œufs qu’ils couvaient.
Le cinéaste Nicolas Vanier a annoncé, lundi 2 juillet, qu’il renoncait à poursuivre en Petite Camargue (Gard) le tournage de son prochain film sur l’aventure de l’ornithologue Christian Moullec, Donne-moi des ailes. En cause, une polémique suscitée lors de repérages effectués par un prestataire, début juin ; un ULM avait alors survolé la seule colonie de flamants roses de France, installée dans les salins d’Aigues-Mortes, un lieu reculé, pour couver ses œufs, a rapporté l’association France Nature Environnement, à l’origine du dépôt d’une plainte contre X.
Le survol à basse altitude avait créé une panique chez les oiseaux, et un nid sur dix avait été abandonné, en pleine période de couvaison. « Cinq cents couples sur les 4 500 que comprend la colonie ont abandonné définitivement leurs œufs », précise l’association.
Ironie de l’histoire, le film tourné par Nicolas Vanier « parle de la protection des oiseaux », selon le cinéaste, à travers l’histoire d’un scientifique passionné par les oies sauvages et de son fils. « La présence de cette espèce emblématique (…) exigeait les plus grandes précautions », a ajouté l’association, qui a porté plainte pour perturbation intentionnelle et destruction d’œufs d’espèce protégée.
« J’ai été scandalisé »
Nicolas Vanier a expliqué que le pilote de l’ULM travaillait pour un prestataire extérieur à sa société de production, et qu’il avait mis fin immédiatement à leur collaboration après l’incident. « Un plan de vol avait pourtant été remis à ce pilote indiquant précisément les zones à éviter », a-t-il regretté. « Ils ont été jouer à faire s’envoler des oiseaux, j’ai été scandalisé », a poursuivi le cinéaste auteur du Dernier Trappeur et de Loup, qui estime ne pas pouvoir être « tenu pour responsable ».
Pour tenter de « réparer ce qui peut l’être », M. Vanier a proposé aux acteurs locaux de parrainer une population de flamants roses, de permettre d’utiliser le film - dont le tournage va se poursuivre en Norvège - dans un cadre pédagogique et d’intégrer les associations à la présentation du film dans la région. Le cinéaste promet également de se faire « le porte-parole des problématiques dont souffrent les oiseaux migrateurs ».
Nicolas Vanier avait déjà été visé par une polémique en 2014, lorsque l’Etat avait ordonné l’évacuation de tous les chiens de son domaine dédié aux activités nature dans la Drôme, après une mise en demeure sur les conditions d’hygiène et de sécurité. L’explorateur vedette avait alors qualifié de « grotesques » les accusations faisant état d’un très mauvais état sanitaire de ses chiens.