L’administration Trump demande un délai pour réunir les familles de migrants
L’administration Trump demande un délai pour réunir les familles de migrants
Le Monde.fr avec AFP
Le ministère de la justice, qui doit recourir à des tests ADN pour réunir parents et enfants, ne pourra pas tenir le délai de quinze jours imposé par un juge le 26 juin.
Des mères et leurs enfants dans un centre humanitaire du Texas, le 15 juin 2018. / LEILA MACOR / AFP
Expliquant manquer de temps pour confirmer les identités, l’administration américaine a demandé à un tribunal un délai pour réunir les jeunes enfants de migrants et leurs parents arrêtés en franchissant la frontière, selon des documents judiciaires publiés vendredi 6 juillet.
Un juge de San Diego avait ordonné le 26 juin la réunification sous quinze jours des enfants de moins de cinq ans avec leurs parents, et sous trente jours pour les autres, fustigeant la politique de « tolérance zéro » sur l’immigration qui ordonnait l’arrestation systématique et les poursuites au pénal de tous les clandestins franchissant la frontière.
Le ministère travaille « d’arrache-pied »
Le ministère de la justice a admis jeudi devoir recourir à des tests ADN et à des procédures accélérées pour identifier les enfants et leurs parents. Dans une requête à la cour de San Diego, qui doit examiner vendredi la demande de l’administration, il assure que le ministère de la santé (HHS), qui gère les centres d’accueil, « travaille d’arrache-pied pour réduire le fardeau de la confirmation de parenté et accélérer les vérifications par ADN ». « Dans certains cas, toutefois », ajoute le ministère de la justice, « cette procédure n’est pas concluante pour établir une parenté et l’étude de documents disponibles peut être nécessaire ».
Cette procédure peut aussi prendre du temps si les parents ont été libérés des centres de rétention. « Dans ces cas-là, il pourrait être plus difficile de réunifier certaines familles dans les délais de la cour », estime le ministère, qui ne demande pas de nouvelle date pour un délai, mais se dit prêt « à préparer une proposition de date limite ».
Le ministère demande également à la cour de supprimer un paragraphe de la décision du 26 juin, qui interdit la détention de migrants sans leurs enfants, car il pourrait être interprété comme une demande de libération des parents qui n’auraient pas retrouvé leurs enfants passé le délai.
Plus de 2 300 enfants, dont environ 1 00 de moins de 5 ans, avaient été séparés de leur famille et hébergés dans des centres d’accueil depuis début mai, quand l’administration Trump avait mis en place sa politique de « tolérance zéro ». Plus de 500 ont déjà retrouvé leurs parents, mais le gouvernement peine à tenir le rythme. Le HHS a admis jeudi devoir recourir à des tests ADN et à des procédures accélérées pour identifier les enfants et leurs parents.