LE TSAR DU JOUR

Un... deux... trois... Oui, on dirait bien les Three Lions, mais alors, qu’est-ce qu’ils font là en demi ? / Francisco Seco / AP

Imposture ! Depuis quand les Three Lions, qui se font éliminer 2-0 contre l’Islande à l’Euro 2016 en étant ultrafavorite – ce qui est la chose la plus british à faire – éliminent désormais leurs cousins suédois sur le même score en quarts de finale de Coupe du monde ?

Déjà au tour précédent, on n’avait rien dit. Mais voir l’équipe de Sa Majesté triompher dans l’épreuve des tirs au but pour la première fois de son histoire dans un Mondial, alors que, on peut bien se l’avouer maintenant entre nous, les penalties en fin de match avaient spécialement été introduits pour les faire chuter, c’était déjà assez louche.

Et puis, depuis quand l’Angleterre a un bon gardien de but ? Déjà décisif contre la Colombie en huitièmes de finale, Jordan Pickford a récidivé samedi en écœurant les avants-centres de la Blågult. Le portier d’Everton a même été élu homme du match, ce qui n’a plus dû arriver depuis David Seaman en 1996. Bref, ces Anglais-là sont très très louches : ils ne correspondent pas à ce que l’on pense savoir de la perfide Albion.

L’Angleterre est toujours aussi belle à voir jouer. Ici, Kyle Walker jouant au bilboquet humain. / Francisco Seco / AP

Pourtant, quand on les regarde jouer, ils ont quand même un peu l’air très Anglais, ces Anglais. Ils marquent des buts sur coups de pied arrêtés (huit sur dix dans la compétition), de préférence de la tête, sur corner (déjà quatre). Ils construisent de manière un peu brutale, avec du jeu direct poussif et sans imagination, et 90 minutes se sont déjà écoulées qu’on ne se souvient déjà plus les avoir vus jouer – et ça, c’est très Anglais.

Alors, qui sont-ils vraiment ? L’Angleterre de Schrödinger, celle qui ressemble à l’Angleterre et en même temps ne lui ressemble pas ? Il y a de ça. Par-dessus tout, on ne peut désormais plus rire de ses éliminations surprises – seulement deux demi-finales jusqu’alors. Parce que l’Angleterre ne se fait plus éliminer. Et ça, c’est quand même une surprise.

DU CÔTÉ DE CHEZ VLAD

C’est difficile de faire mieux pour une première : Harry Maguire a marqué son premier but en sélection lors du quart de finale remporté par l’Angleterre contre la Suède. Mais à en croire Twitter, le défenseur anglais avait tout prévu il y a deux ans de ça, en montant une lampe de bureau Ikea. Il promettait déjà au peuple suédois sa vengeance dans cette vie ou dans la prochaine.

« Je viens de passer quatre heures à monter une putain de lampe de bureau. Je prendrai ma revanche sur la nation suédoise dans cette vie ou dans la prochaine. »

Une belle histoire largement partagée par les clients de la célèbre enseigne, qui pensaient enfin tenir là leur revanche. Et pourtant, le tweet n’a jamais existé. Le partage uniquement de captures d’écran nous avait déjà mis la puce à l’oreille. Une recherche avancée des tweets du défenseur de Leicester montre qu’il n’a jamais tweeté en juin 2016, date du tweet en question. Et pour cause, selon Twitter, il ne s’est inscrit sur le réseau social qu’en juin 2017. On cherchait une blague à base de meuble kit, mais en fait, celle-ci était juste à démonter.

Suédois réagissant à la 8 542e blague du jour sur Ikéa. / Francisco Seco / AP

L’ŒIL DE MOSCOU

Omar Da Fonseca a beau avoir perdu son Argentine chérie contre la France le week-end dernier, le commentateur de beIN SPORTS s’est lancé dans une autre de ses fameuses envolées lyriques, samedi, lors du match entre la Croatie et la Russie. On songe à bientôt remplacer les poèmes de Pouchkine par les siens.

Supporters croates vénérant Omar Da Fonseca. / ANTONIO BRONIC / REUTERS

KOMINTERN

La Coupe du monde est surtout l’occasion pour les journalistes de recevoir une flopée de communiqués sans intérêt. Mais ce serait bête qu’ils meurent oubliés dans nos spams.

Grand classique des coupes du monde : les coups de com' basés sur des pronostics. Du côté d’une université rennaise, ce sont « de jeunes chercheurs en économie [qui] utilisent l’intelligence artificielle ». Leurs pronos ?

  • Belgique (21,07 %) - Brésil (78,93 %)
  • France (69,56 %) - Uruguay (30,44 %)
  • Russie (23,47 %) - Croatie (76,53 %)
  • Angleterre (66,14 %) - Suède (33,86 %)

Résultat, un joli trois sur quatre, seul le Brésil ayant failli, mais pour les scores, il faudra retravailler ça, ce n’est pas comme ça qu’on compte les points en foot.

Igor Akinfeev se demandant comment encaisser 76,53 % de but. / Alexander Zemlianichenko / AP

Plus tôt dans la compétition, c’est un célèbre jeu vidéo de football qui s’était amusé à prédire une victoire bleue, après avoir eu raison pour l’Espagne en 2010 et l’Allemagne en 2014. Il avait misé sur un parcours bleu passant par l’Argentine (1-0), l’Uruguay (2-0) puis une demie contre la Belgique, et c’est un quasi sans faute. En revanche, pour la demi-finale Espagne-Allemagne annoncée, on repassera.

POUCHKINE BALL

La gazette est toujours poète. Aujourd’hui, des mots d’Alexandre Pouchkine un peu déçu par la défaite russe contre la Croatie, samedi soir, mais qui préfère rendre hommage à sa Sbornaïa…

« Merci à toi pour les plaisirs ;
Pour la tristesse et les tempêtes,
Pour les souffrances délicieuses,
Pour les fêtes et leurs folies,
Pour tout ce que tu m’as donné.
Merci. »

Alexandre Pouchkine – Eugène Onéguine

De rien komrad Pouchkine, da plaisir était pour nous. / Manu Fernandez / AP

RUSSIA TODAY

Le match phare du 2 septembre 1920 (à découvrir dimanche 8 juillet sur Le Monde. fr) :

Belgique - Tchécoslovaquie, finale des Jeux olympiques d’Anvers

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