A La Rochelle, la pierre retrouve de la vigueur
A La Rochelle, la pierre retrouve de la vigueur
Par Marie Pellefigue
Après avoir subi de plein fouet la crise entre 2009 et 2016, La Rochelle voit son marché immobilier se redresser depuis la mi-2017
Le quai Duperre, La Rochelle, Charente-Maritime, France. / Peter Richardson/robertharding / Photononstop
La « ville blanche », comme les Anglais la surnommaient, retrouve des couleurs. Cité historique desservie par le TGV, La Rochelle (Charente-Maritime) attire les seniors à la recherche d’une résidence secondaire dans une ville active, mais aussi les touristes, qui la visitent avant d’emprunter le pont qui la relie à l’île de Ré. La métropole est également un pôle d’emploi important. Sa population est jeune, composée pour plus d’un quart par des étudiants.
Malgré ces atouts, la crise immobilière a durablement touché le marché rochelais. Sur dix ans, les prix n’y affichent, en moyenne, qu’une hausse de 15,7 %, selon le site Meilleursagents. Mais depuis janvier, les tarifs des logements de standing dans les quartiers recherchés grimpent. En revanche, ils restent très sages dans les secteurs du péricentre et en première couronne, où l’offre est abondante.
Hypercentre historique et Minimes : prix élevés
Les amateurs concentrent leurs recherches dans l’hypercentre piétonnier. Dans les petites rues historiques et commerçantes, les appartements dans les immeubles du XVIIIe siècle se négocient entre 3 200 et 4 500 euros/m2, selon l’état et la surface, soit de 5 à 7 % de plus qu’avant l’été dernier. « Les studios refaits à neuf avec un petit balcon, qui sont très recherchés et rarissimes, frôlent même les 5 000 euros/m2 », précise Christophe Gaillard, directeur des agences Laforêt.
Au sud du vieux port, le quartier des Minimes conserve une bonne cote. Les prix y ont grimpé d’environ 3 % en un an. Ils oscillent autour de 3 700 euros/m2 pour un appartement dans une résidence des années 1980 et 1990 avec balcon et parking. Seuls les immeubles du quartier de la Ville-en-Bois, à l’ouest du grand bassin, qui ont une dizaine d’années et sont très proches de la tour Saint-Nicolas, dépassent facilement les 4 000 euros/m2.
Le péricentre reste recherché
Autour du centre historique, les quartiers des Parcs et du Mail, pour les appartements, et de la Genette, La Trompette, Fétilly et Jéricho pour les maisons, restent les plus recherchés. Les prix y sont globalement stables, même si les vendeurs deviennent gourmands. Lorsque leurs prétentions sont excessives, « les transactions durent longtemps et se concluent après négociations, car les acheteurs restent très raisonnables, et n’acceptent de payer cher que si le bien est exceptionnel », explique Gilles Desvallois, directeur de l’Immobilière Desvallois-ORPI.
Actuellement, les appartements dans les résidences datant des années 1970 à 1990 se négocient entre 2 700 et 3 500 euros/m2, voire 10 % de plus avec une terrasse. Les jolies bâtisses bourgeoises de la Genette se négocient toujours à des tarifs plafond, entre 3 500 et 4 000 euros/m2. Les doubles échoppes à La Trompette, Fétilly et Jéricho se vendent à plus de 450 000 euros en bon état et atteignent 700 000 euros si elles sont refaites à neuf, bien placées et ont un garage. Enfin, les simples échoppes, plus rares et très recherchées, valent a minima 240 000 euros avec des travaux de rénovation.
L’ouest, l’est et le sud pour trouver moins cher
A l’ouest, les deux quartiers populaires de La Pallice et Laleu ont profité de larges rénovations urbaines au début des années 2000. Même s’ils sont plus éloignés du centre-ville, ils plaisent aux primo-accédants, qui y trouvent des petites maisons ouvrières entre 160 000 et 220 000 euros selon l’état et la taille du jardin. Dans ces secteurs, un appartement se négocie entre 1 800 et 2 500 euros/m2.
A l’est de la ville, les ménages au budget serré privilégient les pavillons des années 1960 à 1980. A Lafond, Beauregard ou Saint-Eloi, ils sont cédés entre 200 000 et 250 000 euros en bon état. Enfin au sud, Petit Marseille et Tasdon offrent un habitat plus mélangé, les maisons des années 1950 et 1960 et les vieilles échoppes de 80 m2 valent entre 210 000 et 260 000 euros. Dans tous ces secteurs plus accessibles, les appartements datant des années 1950 à 1960 se vendent entre 1 400 et 1 800 euros/m2, et ceux des années 1980 à 1990 entre 2 200 et 2 600 euros/m2 à condition d’avoir un parking et un balcon.
Les indicateurs immobiliers de La Rochelle / Infographie Le Monde