Coupe du monde 2018 : le record d’audience de 2016 sera-t-il effacé ?
Coupe du monde 2018 : le record d’audience de 2016 sera-t-il effacé ?
Par Yassine El Azzaz
Le match entre la France et la Belgique avait réuni 19,1 millions de téléspectateurs sur TF1. C’est 3 millions de moins que lors de la finale de l’Euro 2016 diffusée sur la même chaîne.
A Rennes, le 10 juillet, lors de la demi-finale entre la France et la Belgique. / DAMIEN MEYER / AFP
Le record de la plus forte audience, détenu par la finale de l’Euro 2016 entre la France et le Portugal, sera-t-il battu, dimanche 15 juillet ? TF1 l’espère sûrement. Mardi 10 juillet, la qualification de l’équipe de France pour la finale, au terme du face-à-face avec la Belgique, a été suivie par 19,1 millions de personnes. Alors que les audiences augmentent à mesure que les Bleus enchaînent les victoires, il faudra quelque 3 millions de téléspectateurs en plus pour venir titiller le record de 22 millions, atteint lors de la défaite des Bleus face aux Portugais, en 2016.
Sur TF1 toujours, l’élimination des Britanniques en demi-finale a été suivie par 12,31 millions de personnes, soit 53,7 % des 4 ans et plus. Dans la foulée, les débats animés par Denis Brogniart et son équipe de consultants autour de la finale France-Croatie, qui sera diffusée ce dimanche à 17 heures, ont rassemblé 4,57 millions de téléspectateurs, soit 33,6 % des 4 ans et plus, entre 22 h 40 et 23 h 35.
De son côté, BeIN Sports a enregistré son record de la compétition lors du match Espagne-Russie, huitième de finale diffusé en exclusivité, avec 1 468 000 téléspectateurs en moyenne et un pic de 1 956 000 téléspectateurs. C’est le record de BeIN sur un match de compétition internationale. Le dernier en date étant également la finale de l’Euro 2016.
En légère baisse par rapport à 2014
En moyenne, la chaîne enregistre 1 million de téléspectateurs lors des matchs des Bleus, également diffusés sur TF1. Avant le début des rencontres, 632 000 spectateurs suivent en moyenne le magazine « Club Russia », tandis qu’ils sont 392 000 à s’attarder devant « Russia Night Show », en seconde partie de soirée. Ces audiences Médiamétrie ne comprennent pas celles mesurées sur les écrans mobiles, d’ordinateurs ou de tablettes. Ils ne comprennent pas non plus les audiences hors domicile, bars, hôtels et restaurants, nombreux à être branchés sur BeIN Sports.
Une étude menée par l’agence Publicis Media a ainsi montré que plusieurs millions de téléspectateurs hors domicile n’étaient pas comptabilisés. Dans le cadre de cette Coupe du monde, la chaîne qatarie a franchi le cap de 4 millions de foyers abonnés. Ils étaient 3,5 millions avant le début du mondial.
Bien que très élevées, les audiences pour cette édition 2018 de la Coupe du monde sont en légère baisse par rapport à 2014, quand les matchs étaient diffusés en prime time, à 21 heures. En moyenne, 8,5 millions de téléspectateurs (depuis la mi-juin) ont suivi les rencontres, avec une part d’audience de 41,7 %, contre 8,8 millions il y a quatre ans (45,3 %).
58 millions d’euros de recettes publicitaires
Malgré ces millions de téléspectateurs, diffuser la compétition sportive la plus suivie au monde n’est pas rentable. Le groupe TF1, qui a acquis vingt-huit des meilleures affiches de la compétition pour près de 70 millions d’euros, devrait encaisser, selon un spécialiste du secteur, près de 58 millions d’euros de recettes publicitaires. Ces chiffres comprennent également le parrainage des émissions et les recettes issues des plates-formes numériques.
La somme de 58 millions d’euros ne suffit donc pas à rentabiliser les droits acquittés par TF1, ce qui n’est pas exceptionnel, puisqu’il est toujours très difficile, voire impossible, de rentabiliser les frais engagés lors des grandes compétitions.
L’événement permet néanmoins au groupe de renforcer son image de numéro un et de consolider le rôle du média télévisuel dans un moment de liesse populaire. Pour les demi-finales, les tarifs pratiqués par TF1 pour les coupures publicitaires, diffusées lors de la mi-temps, ont varié entre 265 000 euros – pour un spot de quatre minutes diffusé lors de la première coupure publicitaire – et 250 000 euros pour les suivants. A titre de comparaison, le groupe M6 proposait des spots publicitaires à 270 000 euros lors de l’Euro 2016.
Pour la finale, les tarifs augmenteront très légèrement, puisque TF1 proposera un premier tarif à hauteur de 280 000 euros pour les écrans diffusés lors de la première coupure publicitaire et de 275 000 euros pour les suivants. Le bilan est donc positif pour le groupe, malgré un marché publicitaire en manque de dynamisme. C’est d’autant plus positif que, selon un connaisseur du marché, TF1 avait établi ses prévisions en pariant sur une équipe de France allant jusqu’en quarts de finale. La chaîne qatarie BeIN Sports ne communique pas ses recettes publicitaires.