Trump face à Poutine : « Un des pires moments de l’histoire de la présidence américaine »
Trump face à Poutine : « Un des pires moments de l’histoire de la présidence américaine »
Le Monde.fr avec AFP
Le président américain a refusé de condamner la Russie pour son ingérence dans l’élection qui l’a porté au pouvoir, semblant mettre sur le même plan les accusations des principales agences de renseignement américaines et les dénégations de Poutine.
Les réactions n’ont pas tardé à fuser, dans la classe politique américaine, après les propos tenus par Donald Trump, qui a obstinément refusé, lundi 16 juillet, de condamner Moscou pour l’ingérence dans la campagne présidentielle américaine lors d’un sommet à Helsinki avec Vladimir Poutine, optant pour un ton résolument conciliant avec l’homme fort du Kremlin.
Le chef de l’opposition démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, a accusé le président américain de s’être montré « irréfléchi, dangereux et faible » face à Vladimir Poutine. « La Maison Blanche est maintenant confrontée à une seule, sinistre question : qu’est-ce qui peut bien pousser Donald Trump à mettre les intérêts de la Russie au-dessus de ceux des Etats-Unis, a-t-il écrit sur Twitter après la conférence de presse commune des deux dirigeants à Helsinki. Des millions d’Américains vont continuer à se demander si la seule explication possible à ce comportement dangereux est la possibilité que le président Poutine possède des informations nuisibles sur le président Trump. »
Le locataire de la Maison Blanche s’en est pris, aux côtés du maître du Kremlin, à l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la présidentielle qui l’a porté au pouvoir, et a semblé mettre sur le même plan les accusations du renseignement américain en ce sens et les dénégations de Vladimir Poutine.
« Un des pires moments de l’histoire de la présidence américaine »
« Dans toute l’histoire de notre pays, les Américains n’avaient jamais vu un président des Etats-Unis soutenir un adversaire de l’Amérique comme Donald Trump vient de soutenir le président Poutine », a déploré Chuck Schumer. Et d’estimer :
« Pour le président des Etats-Unis, être du côté du président Poutine contre les forces de l’ordre américaines, les responsables de la défense américains, et les agences du renseignement américain est irréfléchi, dangereux et faible. »
La conférence de presse commune de Donald Trump et Vladimir Poutine a été « un des pires moments de l’histoire de la présidence américaine », a renchéri le sénateur républicain John McCain. « Il est clair que le sommet d’Helsinki était une erreur tragique », a ajouté dans un communiqué le sénateur de 81 ans.
Le chef de file des républicains au Congrès américain, Paul Ryan, a quant à lui appelé M. Trump à « réaliser que la Russie n’est pas notre alliée ». « Il n’y a pas moralement d’équivalence entre les Etats-Unis et la Russie qui demeure hostile à nos idéaux et à nos valeurs fondamentales », a-t-il dit.
Le directeur du renseignement américain, Dan Coats, a lui aussi réagi, défendant les évaluations « claires » de ses services sur une ingérence russe dans la présidentielle de 2016 et sur les « efforts en cours » de Moscou pour « saper » la démocratie américaine.