Choquée par un viol collectif, l’Espagne va modifier sa législation
Choquée par un viol collectif, l’Espagne va modifier sa législation
Le Monde.fr avec AFP
Le texte législatif vise à lever l’ambiguïté qui peut exister dans des affaires de viol. Une loi similaire a été récemment adoptée en Suède.
Manifestation contre la mise en liberté provisoire des cinq hommes condamnés pour « agression sexuelle » , à Pampelune, le 22 juin. / JAVIER BARBANCHO / REUTERS
Après l’indignation publique provoquée par l’agression d’une jeune femme lors de fêtes taurines à Pampelune en 2016, l’Espagne a décidé de modifier sa législation sur le viol, criminalisant tout acte sexuel qui n’aura pas été explicitement consenti.
Cinq jeunes hommes avaient violé en réunion une jeune femme de 18 ans lors des fêtes annuelles organisées dans cette ville du nord de l’Espagne. La justice avait condamné les accusés pour agression sexuelle et non pour viol car la victime n’aurait pas exprimé son refus lors de l’agression.
Les cinq hommes, qualifiés de « meute », ont été condamnés à neuf années de prison, mais ils ont été remis en liberté en juin après avoir fait appel de leur condamnation. Cette mesure a été accueillie par des manifestations de mécontentement en Espagne.
L’absence de consentement considéré comme un crime
Les cinq hommes, qualifiés de « meute », ont été condamnés à neuf années de prison mais ont été remis en liberté en juin après avoir fait appel de leur condamnation. / MARCELO DEL POZO / REUTERS
« Si elle dit non, cela veut dire non. Et si elle ne dit pas oui, cela veut dire non », a dit le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, devant le Parlement lors de sa prestation de serment, lundi, rapporte le site du journal El Pais.
Cette modification de la loi vise à lever l’ambiguïté qui peut exister dans des affaires de viol. Une loi similaire a été récemment adoptée en Suède.
L’Espagne rejoint un petit groupe de pays, tels la Grande-Bretagne et le Canada, qui considèrent qu’en l’absence de consentement, il s’agit d’un viol, d’un crime, sans que la victime ait à faire la preuve qu’elle a subi des menaces ou des violences physiques.
Virginia Gil, directrice de la fondation Aspacia, qui lutte contre les violences faites aux femmes, a accueilli cette évolution de la loi avec prudence, disant qu’en l’absence de précision il était impossible de dire si elle serait protectrice des victimes. « Ce sera une avancée s’il y a un règlement général de ce type de violences », a-t-elle commenté.
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