Le compte Twitter de l’Elysée était resté muet depuis quatre jours, en pleine tempête de l’affaire Benalla, du nom de l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron que Le Monde a identifié dans une vidéo alors qu’il est en train de molester un manifestant en marge des manifestations du 1er-Mai. Mais ce n’est pas pour commenter cette polémique qui secoue la France et paralyse la vie politique depuis une semaine que le chef de l’Etat est sorti de son silence.

« Nos pensées vont à la Grèce et aux victimes des terribles incendies. En Suède comme en Grèce, la France et l’Europe sont solidaires et apportent leur aide », a-t-il tweeté en français et en grec, exprimant sa solidarité envers le pays, en proie à des incendies meutriers – qui ont fait au moins 50 morts.

Depuis plusieurs jours, les oppositions somment le chef de l’Etat de s’exprimer, alors que la vie politique se retrouve entravée par cette affaire. La contre-offensive lancée par les ténors de la majorité sur les matinales des radios lundi matin n’a pas suffi à convaincre.

Habituellement très actif, le compte Twitter du président était resté inactif depuis quatre jours et la publication jeudi d’un message sur sa rencontre avec des postiers en Dordogne.

Resté lundi à l’Elysée, Emmanuel Macron n’a pas de rendez-vous public à son agenda avant de se rendre mercredi après-midi dans les Hautes-Pyrénées, où il ne suivra finalement pas une étape du Tour de France comme cela avait été envisagé. Il est ensuite attendu en Espagne et au Portugal en fin de semaine.

L’hypothèse d’une prise de parole incertaine

Etant donné le contexte incendiaire, l’hypothèse d’une prise de parole du président reste toujours incertaine. Certains de ses proches estiment que le moment n’est pas venu. « La parole présidentielle, il n’y a que la presse qui l’attende ! », minimise, auprès du Monde, une source de l’entourage de Richard Ferrand. « L’ambiance est bonne, comme dans toutes les crises, les troupes sont soudées », poursuit cette source proche du président du groupe La République en marche (LRM) de l’Assemblée.

« Si le président s’exprime, on dira qu’il s’immisce dans une enquête qui est en cours », abonde Aurore Bergé, porte-parole du groupe LRM au Palais-Bourbon. « Je ne vois pas ce qu’une parole présidentielle viendrait faire ici alors que les ministres [Benjamin] Griveaux et [Christophe] Castaner se sont exprimés dans les matinales », résume Gilles Le Gendre, vice-président du groupe majoritaire à l’Assemblée.

Mardi, Emmanuel Macron devait accueillir en fin de matinée à l’Elysée Brigitte Bardot, en sa qualité de présidente d’une fondation de défense des animaux. L’ancienne actrice « évoquera avec le président tous les aspects de la condition animale en France et ses attentes », a annoncé sa fondation dans un communiqué.

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