Place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018, à Paris, le couple molesté par Alexandre Benalla. / ADNAN FERZAT

Le rapport de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), commandé par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, à la suite de la révélation d’une vidéo montrant l’ex-conseiller de l’Elysée Alexandre Benalla frappant des manifestants le 1er mai à Paris, livre ses premiers enseignements, vendredi 26 juillet. Selon ce rapport, l’un des hauts gradés de la préfecture de police n’avait « pas évoqué » avec sa hiérarchie la présence de M. Benalla comme observateur aux côtés des policiers le 1er mai.

« Il apparaît certain » que le chef d’état-major adjoint de la direction de l’ordre public et de la circulation, Laurent Simonin, « n’a pas évoqué avec son directeur la présence de M. Benalla sur le dispositif », estime l’IGPN.

Benalla proche des policiers

« Sans solliciter d’autres garanties, convaincu de la véracité des dires de son interlocuteur [M. Benalla] et sans évoquer plus avant sa présence en tant qu’observateur sur le service d’ordre avec ses supérieurs hiérarchiques », M. Simonin « lui a donné rendez-vous le 1er mai, en début d’après-midi, à la préfecture de police », a relevé le rapport de la « police des polices », qui évoque la proximité entre M.  Benalla et des policiers chargés de l’ordre public dans la capitale.

Laurent Simonin et deux autres hauts gradés de la préfecture de police de Paris ont été mis en examen, soupçonnés d’avoir transmis à M. Benalla des images de vidéosurveillance de l’incident du 1er mai.

L’IGPN met également en avant « le positionnement hiérarchique insuffisant du fonctionnaire référent », en l’occurrence le major Philippe Mizerski, le policier chargé d’encadrer M. Benalla ce jour-là. Dans plusieurs vidéos, celui-ci semble embarrassé par l’attitude d’Alexandre Benalla qui, en tant que collaborateur de l’Elysée, était considéré comme un « personnage de première importance » lors de la manifestation.

Enfin, l’IGPN recommande de fixer des règles pour l’accueil d’observateurs, estimant que les événements survenus le 1er mai « illustre[nt] la nécessité de formaliser dans une note cadre les grands principes qui doivent présider à l’accueil d’observateurs ». L’IGPN propose ainsi d’élaborer une « convention-type adaptable » et une « charte générale de l’observateur », deux propositions auxquelles Gérard Collomb, s’est dit favorable ; le ministère de l’intérieur a également fait savoir que les futurs observateurs immergés dans les services de police et de gendarmerie devront porter un « signe distinctif ».

Le 1er mai, M. Benalla portait notamment un brassard « police ». Outre les enquêtes judiciaire et administrative, deux enquêtes parlementaires ont été ouvertes pour faire la lumière sur l’affaire Benalla.

Affaire Benalla : la vidéo qui accuse
Durée : 02:06

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