Le 29 juillet, les enterrements se succèdent dans l’église orthodoxe du village grec de Mati, après les incendies qui ont causé la mort d’au moins 91 personnes. / Yorgos Karahalis / AP

Les services de pompiers ont révisé dimanche à la hausse, à au moins quatre-vingt-onze morts, le bilan des feux qui ont ravagé lundi la côte orientale de l’Attique et principalement la localité martyre de Mati. Le précédent bilan officiel s’élevait samedi à quatre-vingt-huit morts.

La porte-parole des pompiers, Stavroula Malliri, a aussi pour la première fois chiffré le nombre des disparus à vingt-cinq. L’absence d’un tel recensement, six jours après les feux, nourrissait des critiques montantes contre les autorités. Certains d’entre eux, sinon tous, pourraient figurer parmi les vingt-huit victimes, dont les corps en cours d’examen par les médecins légistes n’ont pas encore été identifiés, a précisé Spyros Georgiou, le porte-parole de la Protection civile.

Selon la porte-parole des pompiers Stavroula Malliri, cinquante-neuf autres victimes retrouvées carbonisées ou noyées, en tentant de fuir en mer, avaient été identifiées dimanche soir. Quatre blessés ont par ailleurs succombé à l’hôpital, a-t-elle précisé. Parmi ces victimes figurent un nombre encore indéterminé d’enfants, dont plusieurs devenus des visages de la tragédie : des jumelles de neuf ans, un frère et une sœur de 11 et 13 ans, un adolescent de 13 ans et un nourrisson de six mois.

Controverse sur la gestion de la crise par les autorités grecques

Quatre victimes étrangères ont aussi été signalées jusqu’à présent : un jeune marié irlandais en voyage de noces, une mère et son fils polonais, et un Belge dont la fille adolescente a été sauvée.

La controverse sur la gestion de la crise par les autorités est par ailleurs montée d’un cran dimanche, l’opposition de droite et centriste accusant le gouvernement d’avoir dans un premier temps dissimulé les pertes humaines.

Les pompiers ont aussi poursuivi dimanche leur recherche des causes du sinistre, le gouvernement privilégiant une piste criminelle. Selon le quotidien Kathimerini, un premier rapport d’enquête privilégierait plutôt la piste d’une négligence criminelle, avec un feu allumé par un habitant de la zone pour brûler feuilles et branches mortes.

L’inventaire des dégâts matériels se poursuivait par ailleurs. Selon le ministère des infrastructures, 3 366 constructions avaient été expertisées samedi, dont un millier d’entre elles classées comme inhabitables et 800 très endommagées.

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