TV – « Cuisine sauvage »
TV - « Cuisine sauvage »
Par Camille Langlade
A voir aussi ce soir. La série documentaire suit la virée en pleine nature, dans les terres poitevines, du chef étoilé Sang Hoon Degeimbre (sur France 5 à 23 h 50).
Oubliez les shows culinaires nichés dans un confort haute technologie. Dans Cuisine sauvage, l’art de la table se retrouve dans son plus simple appareil. John C. apprend aux chefs à trouver de quoi se nourrir en pleine nature. Pour cet épisode, le jeune homme d’origine cosaque sort le chef étoilé Sang Hoon Degeimbre de ses fourneaux et l’emmène dans le Marais poitevin.
Pendant trois jours, John va initier le cuistot belge à la vie sauvage, avec pour objectif de conclure l’échappée par un repas digne des deux étoiles de son restaurant wallon. Avant de partir pour cette aventure, Sang Hoon Degeimbre peut emporter avec lui trois ingrédients et trois ustensiles. Il choisit du kimchi, du jang, du beurre, de la ficelle, un briquet et deux couteaux pour le prix d’un. Une besace frugale mais efficace. De quoi apprendre à vivre, et surtout à cuisiner léger (d’une certaine façon).
Les voilà tous deux en compagnie de mère nature, entre les méandres humides du Poitevin, sur une barque qui leur servira à la fois de moyen de transport et de toit. Navigation, repérages, chasse, pêche, repas au coin du feu : on découvre les étapes inhérentes à la vie sauvage. Une existence primaire, qui rappelle aux deux hommes celle des chasseurs-cueilleurs – toutes proportions gardées.
John initie le chef à l’art du bivouac et des chambrées naturelles, tandis que Sang Hoon transmet au trappeur ses techniques culinaires. Ce partage de savoir-faire participe à la générosité de cette série documentaire sans prétention mais délicieuse, et instructive. Car, sortis du marais, vous pourrez aisément concocter des mets à base d’écrevisses, de ragondin et autres fleurs glanées au gré de vos promenades forestières.
Produit, technique et émotion
« Pour moi, assure Sang Hoon Degeimbre, la cuisine, c’est trois choses : le produit, la technique et l’émotion. » Trois ingrédients intrinsèques à ce programme, où l’on s’émerveille quand, après maintes tentatives infructueuses et une bonne dose de patience, le chef étoilé parvient enfin à obtenir une flamme, sous le regard ému, et un peu fier, de John.
Au sortir de cette escapade en terres poitevines, on ne peut s’empêcher de rêver à quelques évasions en pleine nature pour devenir, à notre tour, des apprentis Robinson Crusoé.
Cuisine sauvage, de Laurent Sardi (Fr., 2014, 50 min).