RDC : l’opposant en exil Moïse Katumbi bloqué à la frontière avant les candidatures à la présidentielle
RDC : l’opposant en exil Moïse Katumbi bloqué à la frontière avant les candidatures à la présidentielle
La date butoir pour se présenter à l’élection présidentielle est fixée au 8 août.
L’opposant congolais en exil Moïse Katumbi a de nouveau été bloqué samedi 4 août à la frontière zambienne de la République démocratique du Congo, où il voulait rentrer pour déposer sa candidature à l’élection présidentielle avant la date butoir du 8 août, selon ses proches.
« Le gouvernement zambien vient de signifier officiellement (à Moïse Katumbi) le refus des autorités de Kinshasa de le laisser franchir la frontière pour rentrer dans son pays », a déclaré dans un tweet son directeur de cabinet et porte-parole Olivier Katimatu. « Mensonge et manipulation », a répondu le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende.
« Violation du processus démocratique »
Vendredi, M. Katumbi, menacé d’arrestation s’il rentre en RDC, s’était présenté une première fois au poste frontière congolais qu’il affirme avoir trouvé fermé. Des forces de sécurité étaient déployées côté congolais. Une foule de plusieurs centaines de partisans l’a accueilli des deux côtés de la frontière. Côté congolais, la police affirme avoir tiré en l’air pour riposter aux manifestants qui lançaient des pierres.
L’avocat parisien Eric Dupond-Moretti a annoncé vendredi son intention de saisir « le comité des droits de l’homme des Nations unies pour constater cette nouvelle violation des droits fondamentaux de Moïse Katumbi et cette violation du processus démocratique ».
Ex-proche du président Joseph Kabila, passé à l’opposition fin 2015, M. Katumbi a quitté la RDC en mai 2016 pour des raisons médicales en plein démêlés judiciaires. Il a été condamné en son absence à trois ans de prison dans une affaire immobilière dont il conteste tout fondement. Il est également poursuivi dans une affaire de recrutement de mercenaires, renvoyée au 10 octobre par la Cour suprême.
Bemba s’est déclaré, Kabila entretient le suspense
L’élection présidentielle est prévue le 23 décembre. Selon la Constitution, le président Kabila ne peut pas se représenter après avoir accompli deux mandats. A cinq jours de la date butoir du dépôt des candidatures, il n’a toujours pas désigné de « dauphin ». Ses adversaires l’accusent de chercher des stratagèmes pour rester au pouvoir.
Parmi ses opposants, l’ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba a déposé sa candidature après son retour à Kinshasa mercredi, après onze ans d’absence, dont dix en détention à la Cour pénale internationale (CPI). Il est arrivé samedi dans son fief de Gemena (Nord-ouest) dans la province de l’Équateur pour savourer de nouveau sa popularité dans l’ouest du pays.