Désactiver l’historique des positions ne suffit pas à empêcher Google de savoir où vous êtes
Désactiver l’historique des positions ne suffit pas à empêcher Google de savoir où vous êtes
Une enquête d’AP confirme que les applications Google continuent d’enregistrer la position des utilisateurs, à moins qu’ils ne désactivent aussi l’option « activité sur le Web et les applications ».
A moins qu’ils n’aient désactivé l’option « Activité sur le Web et les applications », Google sait en permanence où se situent les utilisateurs Android. / QUENTIN HUGON / LE MONDE
Les appareils Android et les iPhone enregistrent votre position, même quand vous leur demandez de ne pas le faire. Une enquête d’Associated Press (AP), confirmée par des chercheurs en informatique de l’université de Princeton, vient confirmer les suspicions dont avait fait part une étudiante de l’université de Berkeley, K. Shankari, sur son blog en mai dernier.
D’après AP, refuser ou désactiver la géolocalisation des applications telles que Google Maps ne suffit pas à interdire à son smartphone de traquer ses coordonnées géographiques. La section « Aide » de Google.com précise pourtant que « si vous désactivez ce service, il le sera également pour toutes les applications ».
AP a cependant déterminé qu’en désactivant l’historique des positions de l’utilisateur, seul son parcours précis et quotidien est neutralisé. Cela n’empêche pas Google de continuer à utiliser et à enregistrer ponctuellement la position approximative de l’utilisateur, par exemple pour lui proposer un bulletin météo, des recherches personnalisées, ou encore, à chaque fois qu’il se sert de l’application Google Maps – et ce, y compris sur un iPhone.
Deux options à désactiver
Associated Press, avec l’aide d’un chercheur de Princeton, a ainsi réussi à reconstituer l’itinéraire de ce dernier sur trois journées, malgré le fait qu’il ait coupé l’historique des positions de son smartphone. La carte révèle ainsi une quarantaine de lieux dans lesquels le chercheur a été identifié au cours de ces trois journées, à la seconde près.
Interrogé par AP, un porte-parole de Google explique que l’entreprise utilise la localisation « de plusieurs façons », listant effectivement « l’historique de localisation, l’activité sur le Web et les applications, et des services de localisation à l’échelle du téléphone ». Google estime cependant donner « des descriptions très claires de ces outils, et des outils robustes pour que chacun puisse les activer ou les désactiver ».
De fait, il est possible d’empêcher totalement Google d’enregistrer la localisation d’un smartphone, mais désactiver l’historique de localisation ne suffit pas : il faut également, le reconnaît Google, désactiver l’option « Activité sur le Web et les applications », dans le sous-menu « Contenu personnel » de ses paramètres.
C’est à ce prix qu’un utilisateur peut interdire à Google de stocker aussi bien sa position que ses recherches, entre autres activités. Des données qu’utilise sinon Google pour personnaliser les contenus proposés à l’utilisateur, mais aussi les publicités qui lui sont montrées.