L’inquiétant déclin des orques dans le nord-ouest du Pacifique
L’inquiétant déclin des orques dans le nord-ouest du Pacifique
L’histoire de « J35 », une orque femelle qui a poussé le corps de son petit mort-né pendant dix-sept jours, alerte sur l’absence de naissance depuis trois ans parmi le groupe des orques résidentes du sud.
L’orque « J35 » et son petit. / Ken Balcomb/Center for Whale Research
C’est une bien triste histoire qui se termine dans l’océan Pacifique, entre l’Etat de Washington et Vancouver, au Canada. Après avoir poussé pendant dix-sept jours le cadavre de son petit mort juste après sa naissance, l’orque « J35 », aussi appelée Tahlequah, a retrouvé son groupe et une activité normale, selon le Center for Whale Research (CWR).
Le comportement de cette mère orque avait été signalé par le centre de recherche le 26 juillet, deux jours après la naissance, puis la mort, seulement une demi-heure après, du petit. Poussant le corps de son nez, le tenant à la surface sur sa tête, J35 a parcouru des centaines de kilomètres, accompagnée par des femelles de son groupe.
Disparition des saumons royaux
Si ce comportement n’est pas exceptionnel chez cette espèce, il ne dure en général qu’un ou deux jours. Mais la tragédie est surtout collective : cela fait trois ans que les orques de la mer des Salish n’ont pas donné naissance à un petit viable. Dans les vingt dernières années, 75 % des grossesses des femelles orques de cette région ont échoué. Quarante sont nées pendant cette période, et 72 sont mortes, portant le nombre de ces cétacés, appelés orques résidentes du Sud, à 75 seulement.
Les orques peuvent vivre longtemps, plus d’une centaine d’années, mais leur période de reproduction est limitée. Si elles ne se reproduisent pas, leur groupe perdra des membres petit à petit, jusqu’à leur disparition.
Le CWR explique principalement le déclin de cette espèce par la diminution du nombre de saumons royaux, qui constituent la principale nourriture des orques. Cette espèce de saumons est elle-même classée « en danger » par l’Union internationale pour la conservation de la nature, en raison de la pêche et de la pollution.
La société américaine de la pêche a indiqué dans un rapport que des politiques doivent être menées pour que les saumons royaux survivent jusqu’à la fin du siècle. Sans doute les mêmes politiques qui pourraient sauver les orques résidentes du Sud et leur permettre de se reproduire.