Au Sénégal, le militant écologiste Haïdar El Ali condamné pour diffamation
Au Sénégal, le militant écologiste Haïdar El Ali condamné pour diffamation
L’ancien ministre de l’environnement, qui avait cité le président de l’union des forestiers parmi les « trafiquants de bois », va faire appel.
Le militant écologiste Haïdar El Ali, ancien ministre sénégalais de l’environnement, a été condamné par un tribunal correctionnel de Dakar, mardi 14 août, à trois mois de prison avec sursis pour « diffamation » à l’encontre d’un responsable des exploitants forestiers sénégalais, a annoncé l’intéressé à l’AFP.
Le défenseur de l’environnement doit en outre verser 2 millions de francs CFA (plus de 3 000 euros) au président de l’Union nationale des exploitants forestiers du Sénégal (Unefs), Abdoulaye Sow, à l’origine de la plainte, a-t-il déclaré, confirmant une information publiée par plusieurs médias sénégalais. « Je vais faire appel » de cette décision, a indiqué M. El Ali.
En janvier, le militant écologiste avait cité le président de l’Unefs parmi les « trafiquants de bois » au Sénégal, selon la presse locale. Le procès s’est déroulé début juillet, puis le jugement mis en délibéré à mardi. Depuis plusieurs années, M. El Ali avertit du risque de disparition des forêts en Casamance, dans le sud du pays, à cause du trafic de bois.
Quatre exploitants forestiers portés disparus
La controverse entre MM. El Ali et Sow avait éclaté après le massacre, le 6 janvier, de quatorze jeunes dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de Casamance, région agricole et touristique bordée au nord par la Gambie et au sud par la Guinée-Bissau. Selon la justice, le massacre a été commandité et exécuté par des villageois avec le concours de membres d’une faction de la rébellion en Casamance. Fin janvier, 24 suspects avaient été arrêtés et inculpés.
Par ailleurs, quatre exploitants forestiers disparus depuis le 5 août en Casamance étaient toujours recherchés mardi par les forces de sécurité sénégalaises, selon un responsable de l’armée.
Les tractations pour la paix en Casamance se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, en 2012, mais n’ont pas abouti à un accord politique. Après des années de calme relatif, les incidents se sont multipliés ces derniers mois dans cette région, confrontée depuis 1982 à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).