« Destination Pékin » : sans les grues, ça aurait pu
« Destination Pékin » : sans les grues, ça aurait pu
Par Thomas Sotinel
L’irruption de deux personnages inspirés de poncifs homophobes nuit gravement à ce film d’animation américano-chinois par ailleurs anodin.
S’il n’y avait pas les grues, Destination Pékin ne mériterait ni plus ni moins qu’une indulgence distraite. Cette coproduction américano-chinoise a été confectionnée par des techniciens compétents en matière d’animation numérique. Certes, les scénaristes ne se sont pas beaucoup fatigués : les aventures de Peng, jars migrateur rebelle, isolé de son troupeau, ne brillent pas par leur originalité. Alors qu’il n’est encore à peine plus qu’un oison, le volatile esseulé voit lui échoir la charge de deux canetons, poursuivis par un chat féroce.
Rythme soutenu
Dans des décors inspirés de la peinture chinoise classique mais qui ressemblent plus aux fontaines lumineuses qui enjolivent les murs de certains restaurants, le trio suit son bonhomme de chemin, échappant tout autant au goût local pour le caneton laqué qu’aux prédateurs de la région. Le rythme est soutenu, les effets de profondeur de champ, indispensables dans un film dont les héros sont capables de voler, efficaces, comme dans une fête foraine.
De temps en temps, le chemin de nos héros croise celui de deux grues huppées, qui s’expriment avec des voix masculines. Elles sont mesquines et craintives, soucieuses de leur apparence. Et au cas où l’on n’aurait pas compris, les responsables de la version française les ont baptisées Pierre et Gilles. Puisque ce film est destiné à de très jeunes enfants, on pourra juger que cette complaisance envers des clichés éculés est un défaut rédhibitoire.
DESTINATION PEKIN - Bande-annonce
Durée : 01:26
Film d’animation américain et chinois de Chris Jenkins (1 h 31). Sur le Web : fr-fr.facebook.com/sndfilms et duckduckgoosemovie.com