Confondu avec une aurore boréale, « Steve » est un phénomène lumineux inexpliqué
Confondu avec une aurore boréale, « Steve » est un phénomène lumineux inexpliqué
Un halo lumineux, bien connu des observateurs du ciel du Grand Nord, commence à intéresser les scientifiques. Contre toute attente, ce ne serait pas une simple aurore boréale.
Au départ simple plaisanterie, le nom de « Steve » a été adopté a posteriori par les chercheurs, qui en ont fait l’acronomyme de « Strong Thermal Emission Velocity Enhancement ». / Courtesy Krista Trinder / NASA / Domaine Public
Il fascine depuis des décennies les photographes amateurs du Grand Nord, qui y voient une aurore boréale atypique, s’étirant d’est en ouest en une ligne fine rosée.
Cela ne fait pourtant que deux ans que l’existence de ce phénomène lumineux, affectueusement baptisé Steve (en référence au film d’animation Nos voisins les hommes), est parvenue aux oreilles des scientifiques, qui cherchent depuis à comprendre ce qui provoque cet étrange halo lumineux, rare sans être exceptionnel, parfois aperçu au-delà des cercles polaires.
Qu’est ce que Steve ? L’équipe de la physicienne Bea Gallardo-Lacourt n’a peut-être pas encore répondu à cette question, mais avec son étude De l’origine de Steve, publiée lundi 20 août dans la revue scientifique Geophysical Research Letters, elle permet en tout cas de savoir ce que Steve… n’est pas.
Mieux comprendre la haute atmosphère
Les chercheurs ont en effet comparé les conditions d’apparition d’un Steve apparu dans l’est canadien la nuit du 28 mars avec celles d’une aurore boréale.
Or, si les aurores boréales sont provoquées par l’interaction entre des vents solaires et les gaz de la haute atmosphère terrestre, les satellites n’ont détecté aucun vent solaire cette nuit-là.
Contre toute attente, Steve ne serait donc pas une aurore boréale, mais un phénomène lumineux totalement distinct et, pour le moment, inexpliqué.
Les chercheurs de l’équipe de Bea Gallardo-Lacourt ont cependant une piste : les courants d’ions et d’électrons chauds plus rapides que la normale qui accompagnent l’apparition d’un Steve dans l’ionosphère, pour tenter de déterminer s’ils en sont la cause, ou une conséquence.
Selon les auteurs de l’étude, comprendre Steve aiderait les scientifiques à mieux comprendre la haute atmosphère terrestre, et les processus générant de la lumière dans le ciel.