Ligue 1 : le fol été des Girondins de Bordeaux
Ligue 1 : le fol été des Girondins de Bordeaux
Par Jean-Clément Borella
La mue du club bordelais est en marche. Si le rachat du club par un fonds américain semble acté, la venue de Thierry Henry comme entraîneur est espérée.
Les Girondins de Bordeaux ont perdu deux fois en deux journées. / GEORGES GOBET / AFP
Jeudi soir, Bordeaux affronte le club belge de La Gantoise en barrages d’accession à la phase de groupes de la Ligue Europa. Un retour au terrain salvateur pour les Girondins, tant les remous sont nombreux au sein de la direction bordelaise. Entre l’imminence de la vente du club à un fonds d’investissement américain, la mise à pied de l’entraîneur Gustavo Poyet et la rumeur grandissante de l’arrivée de Thierry Henry sur le banc, le club du sud-ouest de la France traverse une période agitée, auquel le début de championnat compliqué, deux défaites en deux matchs, n’ajoute rien de positif.
Acté depuis plusieurs mois, le rachat des Girondins de Bordeaux par le fonds d’investissement GACP (General American Capital Partners) est censé faire basculer le club dans une nouvelle dimension économique. Pour la somme de 100 millions d’euros, Nicolas de Tavernost, président du groupe M6, cède son club de football après dix-neuf ans de règne. Une décision enfin prise après plusieurs années de réflexion et de résultats en demi-teinte (aucune qualification en Ligue des champions depuis 2009-2010). Après des dernières négociations avec la ville de Bordeaux concernant la location du stade, les Girondins passeront officiellement le 28 septembre prochain sous pavillon américain.
Au milieu de Nicolas de Tavernost, l’ancien propriétaire, et de Stéphane Martin, le président du club, le futur propriétaire américain, Joseph DaGrosa, visite le centre d’entraînement en juin dernier. / NICOLAS TUCAT / AFP
Comme si cette intersaison cruciale, pleine de changements et d’incertitudes, ne suffisait pas, une crise sportive a également frappé un club pourtant réputé pour son calme et sa sérénité. A l’issue de la qualification de Bordeaux pour les barrages de la Ligue Europa, l’entraîneur Gustavo Poyet est apparu furieux en conférence de presse. En désaccord avec la direction bordelaise quant à la politique de transferts, il a lavé son linge sale en public, une chose plutôt rare en Gironde et en Ligue 1 : « Je me fous des dirigeants bordelais qui parlent par derrière. Ça ne marche pas comme ça. »
Le gros coup Thierry Henry ?
Même sur le départ, le futur ex-propriétaire Nicolas de Tavernost se devait de réagir : « Poyet n’est pas le patron du club et tant que nous serons là, il en sera ainsi. » Le lendemain, l’Uruguayen était mis à pied avant son probable licenciement. Pompier de service habituel, le préparateur physique Eric Bedouet assure en attendant l’intérim à la tête de l’équipe première. Son premier match s’est soldé par une défaite le week-end dernier à Toulouse. Après deux journées, Bordeaux est 18e, et le calendrier à venir est difficile avec la réception de Monaco et un déplacement à Rennes. Il n’y a pas bien sûr pas encore d’urgence mais les ambitions européennes des Bordelais ne souffriront pas une entame de saison trop catastrophique.
Crise aux Girondins de Bordeaux : la vidéo du coup gueule de Gustavo Poyet
Durée : 04:41
Dans ce contexte tendu, la rumeur persistante de la venue prochaine de Thierry Henry sur le banc bordelais a tout pour plaire. L’ancien attaquant français, désireux d’obtenir enfin son premier poste d’entraîneur principal, s’est rapidement dit intéressé par le challenge proposé en Gironde. Deuxième adjoint de la sélection de Belgique pendant la Coupe du monde, Henry s’est rappelé au bon souvenir du football français lors de la demi-finale qui a opposé les Bleus aux Diables rouges. A l’image de son ex-coéquipier, Patrick Vieira, qui a rejoint Nice et la Ligue 1 cet été, Henry pourrait devenir le septième champion du monde 1998 à devenir entraîneur.
Mais la volonté de l’ancien attaquant d’Arsenal ne suffit pas. Son arrivée doit faire l’objet d’une double validation de la part des actuels et futurs propriétaires du club. Et c’est bien le fonds d’investissement américain qui aura le dernier mot. Une rencontre entre Thierry Henry et GAPC est prévue aujourd’hui. Dans le même temps, les joueurs tenteront de qualifier le club pour une campagne européenne qui permettrait d’apporter un peu de réconfort dans un début de saison compliqué. Il est grand temps que les bonnes nouvelles arrivent en Gironde.