L’Equateur ouvre un « corridor humanitaire » pour les migrants vénézuéliens
L’Equateur ouvre un « corridor humanitaire » pour les migrants vénézuéliens
Des milliers de personnes tentent de quitter le Venezuela, confronté à une importante crise politique et économique depuis plusieurs mois.
Venezuela : la crise migratoire expliquée en chiffres
Durée : 02:09
Face à l’afflux de Vénézuéliens voulant fuir leur pays, le gouvernement équatorien a annoncé vendredi 24 août l’ouverture d’un « corridor humanitaire » pour faciliter le transit d’autocars transportant des centaines de personnes qui souhaitent se rendre au Pérou. Celles-ci tentent de fuir la crise politique et économique qui affecte depuis plusieurs mois le Venezuela.
« Trente-cinq (autocars transitent) en ce moment par le corridor humanitaire et nous allons continuer tant que ce sera possible », a déclaré à la presse le ministre de l’intérieur équatorien, Mauro Toscanini. Mais à partir de samedi, le Pérou exigera des ressortissants vénézuéliens un passeport. Jusqu’à présent, une simple carte d’identité suffisait. L’Equateur, pays de transit pour nombre de ces migrants cherchant à se rendre au Pérou, au Chili ou en Argentine, a mis en place une mesure similaire samedi dernier.
A bord des bus affrétés par le gouvernement équatorien circulent donc des Vénézuéliens sans passeport. « Certains se trouvaient déjà dans le pays avant (que Quito n’exige un) passeport et évidemment il faut les transporter », a expliqué M. Toscanini. Une fois à la frontière « se posera la question » de savoir si le Pérou les accepte ou pas, a-t-il ajouté.
Hausse du salaire minimal
Le rythme des arrivées à la frontière péruvienne était jusqu’ici de 2 500 à 3 000 personnes par jour, selon les services d’immigration. Le Pérou, qui enregistre une croissance économique parmi les plus élevées de la région, s’attend à accueillir 100 000 Vénézuéliens dans les prochaines semaines, ce qui porterait leur total à un demi-million.
Pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’exil de Vénézuéliens est sur le point d’atteindre « un stade critique ». Au Brésil, des émeutes ont éclaté dans l’Etat de Roraima entre des migrants et la population locale, obligeant le gouvernement à transférer un millier de réfugiés vers d’autres villes du pays.
Pour tenter de mettre un terme à la crise qui touche le pays, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a annoncé en début de semaine la seconde phase de son plan de relance économique. Il a notamment fait part de son souhait de dévaluer de 96 % sa nouvelle monnaie, le bolivar « souverain », par rapport au dollar.
Pour atténuer les effets de cette dévaluation, le successeur d’Hugo Chavez a annoncé une hausse du salaire minimal de 5 millions, à 180 millions (1 800 bolivars souverains), soit 30 dollars au taux qui était celui du marché noir, et qui devient le taux officiel.