Les Etats-Unis se disent prêts à contrer une « ingérence » russe en Ukraine
Les Etats-Unis se disent prêts à contrer une « ingérence » russe en Ukraine
Le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, a rencontré à Kiev le président ukrainien, Petro Porochenko. Ils se sont entretenus de l’élection présidentielle prévue en 2019.
John Bolton a rencontré à Kiev le président ukrainien, Petro Porochenko. / MYKOLA LAZARENKO / AFP
Les Etats-Unis sont prêts à aider l’Ukraine à contrer une « ingérence » de la Russie dans son élection présidentielle prévue en 2019, a affirmé vendredi 24 août le conseiller à la sécurité nationale américain, John Bolton, en visite à Kiev.
« Le président [ukrainien] Petro Porochenko et moi sommes convenus que nous examinerons des mesures pouvant être adoptées par les Etats-Unis et l’Ukraine » pour contrer une éventuelle ingérence russe, a déclaré M. Bolton à l’issue d’une rencontre avec M. Porochenko : « Nous pourrons faire cela par les canaux normaux d’application de la loi ou à travers d’autres mécanismes. »
La Russie et l’Ukraine sont à couteaux tirés depuis l’arrivée à l’hiver 2014 de prooccidentaux au pouvoir à Kiev, suivie par l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou et par le déclenchement d’un conflit entre forces de Kiev et séparatistes prorusses dans l’est du pays, qui a fait plus de 10 000 morts.
Ingérence présumée
M. Bolton a fait ces déclarations à l’heure où le président américain lui-même est empêtré dans le « Russiagate » : la Russie est en effet accusée par le renseignement américain d’ingérence lors de l’élection présidentielle de 2016, qui a porté au pouvoir Donald Trump.
Cette ingérence supposée fait l’objet d’une enquête aux Etats-Unis, enquête dénoncée par M. Trump comme une « chasse aux sorcières ».
John Bolton avait déjà déclaré jeudi, à l’issue d’une rencontre à Genève avec Nikolaï Patrouchev, secrétaire général du Conseil de sécurité russe, que les Etats-Unis ne toléreraient aucune « ingérence » lors des élections américaines de mi-mandat, en novembre. Les autorités russes ont de leur côté toujours rejeté ces accusations.
Projet de gazoduc
M. Bolton a également profité de son séjour à Kiev pour critiquer le projet Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne, projet de gazoduc contournant l’Ukraine, régulièrement fustigé par le président Trump.
« Pourquoi l’Europe se rend-elle encore plus dépendante aux ressources énergétiques russes ?, a demandé le conseiller à la sécurité nationale américain. Il ne s’agit pas seulement de l’importance économique de la forte dépendance de la Russie pour l’approvisionnement en gaz naturel, mais aussi de son importance stratégique. »
Le groupe gazier russe Gazprom espère mettre en service Nord Stream 2 d’ici à la fin de 2019.