En 2013, le pape François avait fait preuve d’une ouverture inédite à l’égard des personnes homosexuelles avec sa fameuse formule « qui suis-je pour juger ? », sans pour autant remettre en cause la doctrine de l’Eglise qualifiant l’homosexualité d’acte « désordonné ». / AFP/FILIPPO MONTEFORTE

Les associations de défense des droits LGBT en France (lesbiennes, gays, bi, trans) ont dénoncé lundi 27 août des propos « irresponsables » tenus la veille par le pape François préconisant le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent les orientations homosexuelles de leurs enfants.

A un journaliste qui demandait au pape ce qu’il dirait à des parents découvrant les orientations homosexuelles de leur enfant, le souverain pontife a répondu qu’« il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses ».

Incitation à la « haine des personnes LGBT »

L’homosexualité ne figure plus sur la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1990. Or, selon Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT, les propos du pape « renvoient à l’idée que l’homosexualité est une maladie. Or, s’il y a une maladie, c’est cette homophobie ancrée dans la société qui persécute les personnes LGBT ».

Ces paroles sont « choquantes car elles ciblent les enfants », a-t-elle poursuivi, rappelant que « des études ont démontré que le risque de suicide était plus élevé que la moyenne chez les jeunes LGBT ». « Graves et irresponsables », ces propos « incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d’homophobie et de transphobie », a réagi de son côté SOS Homophobie sur Twitter.

Contrefeu aux affaires de pédophilie

« J’aimerais que le pape François n’utilise pas les homosexuels pour qu’on cesse de parler des prêtres pédophiles », a pour sa part commenté Catherine Michaud, présidente de GayLib, mouvement LGBT de centre droit, qualifiant ses mots « d’irresponsables, outranciers et homophobes ».

« Il est très étonnant d’entendre régulièrement des conseils et des jugements moraux de l’Eglise » au sein de laquelle « certaines personnes sont incapables de dénoncer des actes pédocriminels commis par des prêtres, qui devraient être les premiers à bénéficier de soins psychiatriques », a également dénoncé dans un communiqué l’Association des familles homoparentales.