Vladimir Poutine et le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, au Kremlin le 24 août 2018. / POOL / REUTERS

Les chefs de l’Etat turc, russe et iranien s’entretiendront le 7 septembre en Iran pour leur troisième sommet tripartite sur la Syrie, a annoncé lundi 27 août la TRT, télévision d’Etat turque. Cette annonce survient au moment où une attaque du régime syrien contre la province d’Idlib, ultime fief insurgé du pays, semble imminente.

Cette région était une des « zones de désescalade » mises en place en Syrie à l’issue des négociations de paix d’Astana, parrainées par la Russie et l’Iran, soutiens du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. Lors d’une visite à Moscou la semaine dernière, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a mis en garde contre une possible « catastrophe » en cas de « solution militaire » à Idlib.

Paris et Berlin absents

La dernière rencontre de ce type entre les présidents russe, turc et iranien a eu lieu à Ankara en avril, et avant cela à Sotchi, en Russie, en novembre dernier. Selon la chaîne privée NTV, le sommet aura lieu à Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran. Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, avait annoncé mi-août que ce sommet aurait lieu « au cours de la première semaine de septembre ».

M. Erdogan avait toutefois indiqué fin juillet qu’il souhaitait organiser le 7 septembre un sommet sur la Syrie en Turquie avec Moscou, Paris et Berlin. Mais selon des informations parues dans la presse ces dernières semaines, il semblait de plus en plus probable qu’un tel sommet ne se tiendrait finalement pas et serait remplacé par le sommet tripartite en Iran.

Accord de coopération militaire Iran-Syrie

Cette annonce intervient alors que l’Iran et la Syrie ont signé un accord de coopération militaire, a rapporté lundi 27 août l’agence de presse iranienne Tasnim. La visite à Damas du ministre iranien de la défense, Amir Hatami, apparaît d’ailleurs comme un pied-de-nez à l’adresse des Etats-Unis, qui ont réclamé avec insistance ces derniers temps, et encore la semaine dernière par la voix du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, le retrait des forces iraniennes de Syrie, où elles soutiennent Assad.

De hauts responsables iraniens ont déclaré que leurs forces étaient présentes en Syrie à l’invitation du gouvernement de Damas et qu’ils n’avaient pas le projet de les retirer à court terme. Plus de 1 000 combattants iraniens, dont des officiers de haut rang de l’unité d’élite des gardiens de la révolution, sont morts en Syrie depuis le début du conflit en 2012.

Frappes en Syrie : Vladimir Poutine « complice » et intervention « légitime », a dit Emmanuel Macron
Durée : 00:56