Le chef rebelle Riek Machar refuse de signer l’accord de paix au Soudan du Sud
Le chef rebelle Riek Machar refuse de signer l’accord de paix au Soudan du Sud
Début août, le président Salva Kiir et son rival s’étaient entendus sur un partage du pouvoir dans le cadre d’un gouvernement d’unité nationale.
Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar lors de la signature d’un accord de partage du pouvoir, à Khartoum, le 5 août 2018. / ASHRAF SHAZLY / AFP
Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar a refusé, mardi 28 août, de signer l’accord de paix avec le gouvernement, destiné à mettre un terme à la guerre civile qui ensanglante le plus jeune pays du monde, selon un médiateur soudanais.
« Les principaux groupes d’opposition sud-soudanais, dont le SPLM-IO [de Riek Machar], ont refusé de signer le document final, exigeant que leurs réserves y soient intégrées », a annoncé le ministre soudanais des affaires étrangères, Al-Dirdiry Ahmed, dont le pays parraine les pourparlers de paix au Soudan du Sud.
Le président Salva Kiir et son opposant Riek Machar avaient signé le 5 août à Khartoum un accord prévoyant un retour de M. Machar pour occuper un des cinq postes de vice-président prévus dans un gouvernement d’unité nationale. Après leur accord sur le partage du pouvoir, les belligérants avaient convenu de poursuivre les négociations à Khartoum jusqu’à la signature d’un accord de paix définitif.
Crise humanitaire majeure
« Pour la première fois, l’opposition nous a dit qu’elle ne va pas signer », a précisé le chef de la diplomatie soudanaise. « Il n’y aura pas de paix au Soudan du Sud tant que les groupes [de l’opposition] ne signeront pas » le document, a-t-il averti, prévenant qu’il s’agissait du « dernier round des négociations à Khartoum ». Selon lui, les médiateurs vont soumettre le document aux Etats d’Afrique de l’Est qui œuvrent depuis de longs mois à réactiver le processus de paix.
Le Soudan du Sud est indépendant du Soudan depuis 2011 mais a sombré en décembre 2013 dans un conflit de pouvoir entre MM. Kiir et Machar, qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de 4 millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire majeure. M. Machar avait dû partir en exil après des combats meurtriers en août 2016.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a imposé mi-juillet un embargo sur les armes au Soudan du Sud et des sanctions contre deux responsables militaires, pour pousser les dirigeants à retourner à la table des négociations.