Le président Emmanuel Macron et la reine Margrethe II, à Copenhague, le 29 août 2018. / LUDOVIC MARIN / AFP

Devant la reine de Danemark, Margrethe II, Emmanuel Macron s’est amusé, mercredi 29 août, à comparer les Danois, « peuple luthérien » ouvert aux transformations, et les Français, « Gaulois réfractaires au changement ».

Evoquant son admiration pour le modèle danois de « flexisécurité », il a admis que les différences culturelles entre les deux nations ne permettaient pas de le répliquer à l’identique. « Il ne s’agit pas d’être naïf, ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire », a-t-il dit.

Mais le président français pense avoir réussi depuis son élection à provoquer un « changement culturel » chez les Français. « Vous verrez la France transformée par son peuple. Les gens changent d’état d’esprit, ils sont beaucoup plus ouverts au risque », a-t-il ainsi déclaré devant le patronat danois.

Le député de La France insoumise Alexis Corbière a dénoncé sur Twitter des « propos d’une sottise confondante ». « Au Danemark, Macron fustige le “Gaulois réfractaire au changement” : comme d’habitude, il méprise les Français depuis l’étranger ! Les “Gaulois” vont se faire un plaisir de répondre à son arrogance et à son mépris ! », a réagi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.

« Entre négation de l’identité française et nouvelle insulte au peuple français, le président Rothschild Emmanuel Macron s’est encore surpassé au Danemark », a commenté le député des Républicains Fabien Di Filippo.

« Le vrai Danois n’existe pas »

Comme en réponse aux nationalistes qui, de la Hongrie à l’Italie, le désignent comme leur adversaire principal, Emmanuel Macron a aussi tout au long de sa visite au Danemark beaucoup parlé d’identité. Dans une sorte d’« en même temps », il a défendu la place des identités nationales, mais qu’il veut combinées à un attachement à l’Europe.

Il a approuvé le Danemark pour être à la fois « complètement ouvert au reste du monde et attaché à sa culture propre ». « La France aussi est profondément attachée à sa culture, à ses valeurs, cette identité profonde et complexe, qui s’est toujours pensée dans l’universalisme. Mais la France n’a jamais été elle-même en étant fermée au reste du monde », a-t-il dit.

Dans la même veine, il avait déjà, lundi, lors de son discours devant les ambassadeurs, applaudi le « retour des identités des peuples ».

Interpellé mardi par une étudiante danoise sur l’avenir des identités en Europe, M. Macron lui avait répondu, provocateur : « Le vrai Danois n’existe pas, il est déjà européen. Même votre langue n’est pas seulement le danois, elle est part de la langue européenne. » « C’est vrai aussi pour les Français », a-t-il ajouté.