Jugés pour leur rixe à Orly, les rappeurs Booba et Kaaris se rejettent la faute au tribunal
Jugés pour leur rixe à Orly, les rappeurs Booba et Kaaris se rejettent la faute au tribunal
Les deux rappeurs doivent répondre de violences aggravées et vols en réunion, avec neuf membres de leurs « clans » respectifs impliqués dans la rixe.
Après un retard de près d’une heure, l’audience a démarré, devant un public conséquent, de nombreux fans et curieux ayant fait le déplacement. / BENOIT PEYRUCQ / AFP
Booba a expliqué vouloir simplement prendre son avion, Kaaris a estimé qu’il n’avait « pas le choix ». Jugés pour leur bagarre à l’aéroport d’Orly début août, les deux rappeurs se sont renvoyé la faute, jeudi 6 septembre, devant le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne).
Les deux rivaux comparaissent libres après avoir passé trois semaines en détention provisoire. Ils doivent répondre de violences aggravées et vols en réunion, avec neuf membres de leurs « clans » respectifs impliqués dans la rixe. Tous risquent jusqu’à dix ans de prison. Après un retard de près d’une heure, l’audience a démarré, devant un public conséquent, de nombreux fans et curieux ayant fait le déplacement.
Les avocats des deux artistes ont d’abord soulevé pendant plus d’une heure des points de nullité de procédure – points, qui après une suspension d’audience, ont été joints au fond du dossier. Puis les prévenus ont été invités à prendre la parole, avant l’examen du dossier. Seul Kaaris, Gnakouri Okou à l’état-civil, s’est exprimé :
« C’est pas bien ce qui s’est passé en fait, je présente mes excuses aux personnes choquées par les images. »
« Légitime défense »
Le tribunal a ensuite longuement décortiqué plusieurs extraits de vidéosurveillance de l’aéroport et certaines vidéos diffusées par des témoins de la rixe sur les réseaux sociaux. Sur l’une d’elles, on y voit Booba – de son vrai nom Elie Yaffa – poser son sac en salle d’embarquement et avancer en direction du côté du hall où est Kaaris. Son rival se lève et s’approche de Booba, avec deux amis et un cousin. Booba fait un léger écart, continue d’avancer. Kaaris recule puis Booba lui assène un coup de pied et la bagarre démarre.
« J’ai essayé d’éviter le groupe », a assuré Booba. « Je pouvais dire que j’étais encerclé et c’est pour ça aussi que j’ai posé mon sac, pour pouvoir éventuellement me défendre », a assuré le rappeur, se sentant « menacé ». « Je le touche pas avec mon premier coup, c’est un coup d’intimidation pour empêcher qu’il m’attaque », a-t-il plaidé.
Le « duc de Boulogne » a également été questionné sur une vidéo tournée par une fan, où on le voit déclarer : « C’est la garde à vue qui m’attend », quelques moments avant la rixe. « Ce n’est pas sur un ton sérieux, a rétorqué Booba. C’est un mauvais pressentiment. (…) Je l’ai vu qui me fixait avant même d’avoir passé le portique, ça sentait pas bon. »
« J’ai agi par légitime défense du début jusqu’à la fin », a juré de son côté le rappeur de Sevran. Selon Kaaris, Booba lui aurait lancé : « Lève-toi, salope ! » « Je me lève, c’est une erreur. Mais je me lève parce que prendre des coups assis, c’est plus grave que prendre des coups debout », a-t-il expliqué.
Nombreux fans, forte protection policière
Le procès des deux rivaux se déroule dans l’effervescence. L’audience a lieu dans la salle d’habitude réservée aux assises, sous forte protection policière, entièrement pleine. Pour la sérénité des débats, la présidente a interdit aux journalistes de rendre compte du procès en direct sur les réseaux sociaux.
L’audience a également été marquée par plusieurs suspensions d’audiences, notamment afin que le tribunal trouve un interprète pour un proche de Booba, le rappeur Gato da Bato, Daniel Toussaint à l’état-civil, d’origine haïtienne :
#Booba #Kaaris : Première suspension d'audience : le tribunal a besoin d'un interprète en créole-haïtien ou en angl… https://t.co/YEY2dXHLkT
— vvantighem (@Vincent Vantighem)
#Booba #Kaaris : Le plus drôle dans l'histoire, c'est que Gato da Bato (Daniel Toussaint, donc) semble tout de même… https://t.co/bMeqTdkTIX
— vvantighem (@Vincent Vantighem)