Sécheresse : des éleveurs en difficulté, des vagues d’abattage d’animaux à craindre
Sécheresse : des éleveurs en difficulté, des vagues d’abattage d’animaux à craindre
En raison de l’importante sécheresse estivale, les coûts de l’alimentation du bétail ont fortement augmenté, alors que les prix de vente restent très bas.
Suivant la flambée des cours mondiaux du blé cet été, le prix du blé livré en Bretagne a dépassé les 215 euros la tonne en août, alors qu’il était à 160 euros un an avant. / STEPHANE MAHE / REUTERS
L’équation est de plus en plus intenable dans les élevages français. En raison de l’importante sécheresse estivale, les coûts de l’alimentation du bétail ont fortement augmenté, alors que les prix de vente restent très bas. Une situation catastrophique pour beaucoup de professionnels, ont averti, jeudi 6 septembre, les deux principales fédérations d’éleveurs.
« Pour les éleveurs de porcs français, c’est la rentrée de tous les dangers », a déclaré Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP), lors d’une conférence de presse à Paris. Ton plus grave encore chez les éleveurs de vaches, car outre la hausse des prix de l’alimentation, ils doivent aussi faire face à une raréfaction du fourrage.
Vague d’abattages de vaches
Suivant la flambée des cours mondiaux du blé cet été, le prix du blé livré en Bretagne a ainsi dépassé 215 euros la tonne en août, alors qu’il était de 160 euros un an avant. Une augmentation de 34 % qui plombe les coûts de production des éleveurs. Le conseil d’administration de la Fédération nationale bovine (FNB) a dressé un « bilan alarmant » de la situation, dit un communiqué.
Les éleveurs bovins anticipent ainsi une vague d’abattages de vaches. « La gravité » de ces « adaptations » dans les exploitations « dépendra de la météo des semaines à venir ». En clair, des volumes d’herbe qui poussent encore dans les prairies.
« Il manque 10 centimes par kilo de cochon »
Côté porcs, les éleveurs ont par ailleurs regretté l’existence « depuis deux ans » d’un décalage entre les prix payés aux éleveurs en France et dans les pays voisins. « En moyenne, les éleveurs français touchent 7 centimes de moins par kilo que les éleveurs espagnols ou allemands », a dit M. Auffray.
« Il manque 10 centimes par kilo de cochon pour compenser nos coûts de production, on est bien loin des intentions vertueuses affichées par les Etats généraux de l’alimentation. »
Côté bovins, la FNB a aussi souligné que les prix « demeurent bas et ne permettent pas aux producteurs de viande de couvrir leurs coûts de production ».