Remise en liberté de Saad Lamjarred : le parquet de Draguignan fait appel
Remise en liberté de Saad Lamjarred : le parquet de Draguignan fait appel
Fin août, le chanteur marocain a été interpellé à Saint-Tropez et mis en examen après une plainte pour viol.
Le chanteur marocain Saad Lamjarred au Festival international de Carthage, en Tunisie, en juin 2016. / FETHI BELAID / AFP
Le parquet de Draguignan (Var) a fait appel de la décision de remise en liberté sous contrôle judiciaire du chanteur marocain Saad Lamjarred, mis en examen pour viol, a-t-on appris mardi 11 septembre.
L’appel, interjeté la semaine dernière et qui devait être examiné mardi par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, « tend à demander à la cour d’appel de prononcer une mesure de détention provisoire, au moins pendant le début de l’instruction, en lieu et place du simple contrôle judiciaire avec cautionnement qui avait été prononcé par le juge des libertés et de la détention », a précisé le parquet de Draguignan.
Saad Lamjarred avait été interpellé le 26 août à Saint-Tropez après une plainte pour viol déposée par une jeune femme. Il avait été mis en examen pour viol le 28 août, avant que le juge des libertés et de la détention ne le place sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire, remise de son passeport aux autorités et interdiction d’entrer en contact avec la victime ou les témoins.
Bracelet électronique
La star marocaine, dont les clips ont été visionnés des millions de fois sur Internet, avait déjà été mise en examen en octobre 2016 à Paris pour « viol aggravé » et « violences volontaires aggravées » et écrouée. A la veille d’un concert qu’il devait donner, une jeune femme de 20 ans avait porté plainte, affirmant avoir été agressée par le chanteur dans la chambre d’hôtel de ce dernier. Saad Lamjarred avait été remis en liberté en avril 2017, sous bracelet électronique, à la suite d’une décision de la cour d’appel de Paris. Le roi du Maroc, Mohammed VI, avait annoncé qu’il prenait en charge les frais d’avocats du chanteur.
Saad Lamjarred a également été mis en examen pour « viol » dans une enquête ouverte après la plainte d’une jeune Franco-Marocaine affirmant avoir été agressée et frappée par le chanteur à Casablanca en 2015. De source judiciaire, les deux enquêtes ouvertes à Paris sont closes. Le parquet doit encore prendre ses réquisitions sur la tenue ou non d’un procès aux assises, avant la décision finale des juges d’instruction.
Saad Lamjarred avait également été mis en cause aux Etats-Unis dans une affaire de viol présumé datant de 2010, mais les poursuites avaient été abandonnées.
Très populaire au Maroc
En mars, autorisé par la justice française à voyager au Maroc, Saad Lamjarred, célèbre dans le monde arabe pour son titre « Enty » (91 millions de vues sur Youtube), avait lancé la promotion de son dernier single, « Ghazali ».
Malgré ses démêlés judiciaires, il est resté très populaire au Maroc, où les médias suivent de près ses succès. Son dernier tube, « Casablanca », a fait 53 millions de vues sur YouTube en trois semaines, et « Ghazali » 120 millions. Il a été invité à participer au clip « Happy birthday, Sidna » (« Sa Majesté ») produit par RedOne, un producteur marocain, avec une palette d’artistes locaux, et diffusé le 21 août pour l’anniversaire de Mohammed VI.