Emmanuel Macron bouscule le casting de son « storytelling »
Emmanuel Macron bouscule le casting de son « storytelling »
Par Cédric Pietralunga
Le président de la République revoit sa communication à l’Elysée, en opérant un jeu de chaises musicales parmi ses conseillers.
C’est une constante, dans le privé comme dans le public. Quand un patron de multinationale ou un responsable politique traverse une mauvaise passe, son premier réflexe est souvent de changer sa communication. Mis en difficulté par l’affaire Benalla et affaibli par les résultats économiques qui tardent à venir et le remaniement forcé du gouvernement après le départ de Nicolas Hulot, Emmanuel Macron n’échappe pas à la règle et a lui aussi décidé de réorganiser les équipes chargées de faire la pédagogie de son action auprès des médias.
Jusqu’ici éclatés au sein de l’Elysée, les différents services gérant l’image du chef de l’Etat seront regroupés dans les prochaines semaines au sein d’un nouveau pôle communication, afin d’« unifier la manière dont le président de la République s’adresse aux Français », indique l’entourage de M. Macron.
Fonction de porte-parole « supprimée »
Comme l’ont révélé Les Echos, ce pôle sera dirigé par Sylvain Fort, un fidèle du président, ancien directeur de la communication d’En marche ! lors de la campagne présidentielle et actuel conseiller discours et mémoire à l’Elysée. Sibeth Ndiaye, la conseillère presse et communication de M. Macron, prendra la direction adjointe de ce pôle et continuera de s’occuper des relations avec les journalistes.
La fonction de porte-parole sera quant à elle « supprimée » mais l’ancien journaliste Bruno Roger-Petit, qui occupe le poste depuis un an, « restera au cabinet comme conseiller », précise-t-on à l’Elysée. De la même façon, M. Fort continuera d’écrire les discours du président (250 l’ont été lors de la première année du quinquennat), assisté de Sophie Walon, une jeune normalienne recrutée comme chargée de mission.
Selon nos informations, le service de presse de l’Elysée, dirigé par Marion Burlot, l’une des rares rescapées de l’ère Hollande – l’ex-consultante du cabinet Boury, Tallon & Associés travaillait au palais depuis 2015 –, devrait être confié à Pauline Calmès, une des nombreuses attachées de presse de M. Macron durant la campagne.
De son côté, Mme Burlot pourrait rejoindre le service d’information du gouvernement (SIG), avec pour mission de dynamiser cet organisme placé sous l’autorité du premier ministre et chargé de piloter les campagnes de communication du gouvernement. Le SIG gère également les sondages commandés par l’exécutif, une activité stratégique en matière de communication.
Le SIG est actuellement dirigé par Yasmine-Eva Farès, qui occupe le poste à titre intérimaire après le départ cet été de Virginie Christnacht, ancienne cheffe du service de presse de François Hollande à l’Elysée. Son remplaçant aurait été trouvé et serait en cours de recrutement.
70 collaborateurs
« C’est quelqu’un qui vient du privé, un très bon spécialiste de la communication », assure une personne au fait des discussions. Mme Burlot pourrait devenir la numéro deux du SIG, qui bénéficie d’un budget de 13 millions d’euros et d’une équipe de quelque 70 collaborateurs, afin d’accompagner le nouvel arrivant.
Dernier mouvement évoqué au sein de la Macronie, Barbara Frugier, la conseillère communication internationale d’Emmanuel Macron, pourrait elle aussi quitter la présidence. Certaines sources évoquent son arrivée à la Délégation à l’information et à la communication de la défense, l’organisme qui gère l’ensemble des actions de communication internes et externes des armées.
Tout comme Sibeth Ndiaye, Mme Frugier avait rejoint M. Macron lorsque ce dernier avait été nommé ministre de l’économie par François Hollande, en 2014. Si son départ était confirmé, ce serait le second d’une des attachées de presse historique du chef de l’Etat, après celui d’Anne Descamps, qui a quitté au printemps la direction de la communication de La République en marche pour rejoindre celle du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.
Pour remplacer Mme Frugier à l’Elysée et accompagner le chef de l’Etat lors de ses déplacements internationaux, le nom de Nathalie Baudon est évoqué. Cette ancienne consultante passée par Havas et Brunswick assiste Mme Frugier depuis déjà plusieurs mois.