Accusé de tentative de viol, le candidat de Trump à la Cour suprême se dit prêt à se défendre devant le Sénat
Accusé de tentative de viol, le candidat de Trump à la Cour suprême se dit prêt à se défendre devant le Sénat
La femme accusant Brett Kavanaugh est également disposée à témoigner devant la commission sénatoriale chargée d’examiner la nomination du magistrat.
Le candidat à la Cour suprême des Etats-Unis, Brett Kavanaugh, le 6 septembre. / Alex Wroblewski / REUTERS
Le candidat de Donald Trump à la Cour suprême, Brett Kavanaugh, a une nouvelle fois contesté lundi 17 septembre les accusations d’agression sexuelle le visant. « Je suis prêt à m’exprimer devant la commission judiciaire du Sénat (…) pour réfuter ces accusations sur des faits qui remontent à trente-six ans et défendre mon intégrité », déclare-t-il dans un bref communiqué transmis par la Maison Blanche. Dénonçant des accusations « complètement fausses », il assure n’avoir « jamais rien fait de tel » que ce soit à son accusatrice ou à qui que ce soit d’autre.
Christine Blasey Ford, la femme qui accuse M. Kavanaugh de tentative de viol, s’était plus tôt dite également prête à témoigner publiquement devant la commission sénatoriale chargée d’examiner la nomination du magistrat. « Elle est prête à faire ce qu’il faut », a dit lundi son avocate, Debra Katz, dans l’émission « This Morning » sur CBS.
Kellyanne Conway, conseillère de la Maison Blanche, a promis que « cette femme serait entendue ». Elle ne doit pas être « insultée ni ignorée », a-t-elle ajouté dans une interview à la chaîne Fox News.
Des faits remontant au début des années 1980
Le témoignage de Christine Blasey Ford, publié dans les colonnes du Washington Post dimanche, intervient à quelques jours des votes fatidiques prévus au Sénat sur la nomination du juge à la Cour suprême des Etats-Unis. Cette chercheuse en psychologie âgée de 51 ans accuse Brett Kavanaugh de l’avoir plaquée sur un lit et d’avoir essayé de la dévêtir quand elle était lycéenne, lors d’une soirée au début des années 1980.
Le juge nie pour sa part « catégoriquement et sans équivoque » ces allégations, alors que la commission judiciaire du Sénat, qui a achevé ses auditions, a prévu de se prononcer jeudi sur la nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême. Le vote de cette commission est la première étape en vue de sa confirmation, avant le vote final en séance plénière, qui pourrait intervenir dès fin septembre.
Mais après l’entretien accordé par Christine Blasey Ford au Washington Post, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un report du vote, dont l’issue semble désormais incertaine. Les républicains disposent d’une très courte majorité (51-49) au Sénat, qui a le dernier mot sur les candidats désignés par le président américain.
Les démocrates s’inquiètent de voir ce magistrat catholique conservateur âgé de 53 ans devenir l’un des neuf juges à vie de la Cour suprême. Ils redoutent que son arrivée à la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis, dont quatre des huit juges actuels sont déjà de sensibilité conservatrice, fasse pencher l’institution encore plus vers la droite, avec de possibles conséquences sur le droit à l’avortement, notamment.