L’ENA ouvre un nouveau concours pour les diplômés de doctorat
L’ENA ouvre un nouveau concours pour les diplômés de doctorat
Par Claire Ané
Trois à quatre places devraient être créées chaque année pour ce quatrième concours, esquissé à l’automne dernier pour diversifier le recrutement de l’école.
Lors d’une conférence à l’Ecole nationale d’administration à Strasbourg, en décembre 2013. / PATRICK HERTZOG / AFP
L’Ecole nationale d’administration (ENA) va ouvrir un nouveau concours externe, réservé aux titulaires d’une thèse de doctorat, dès sa session d’août 2019. Il s’agira d’une expérimentation, pour une durée de cinq ans, précise un décret publié dimanche 16 septembre au Journal officiel.
Le directeur de l’ENA, Patrick Gérard, qui avait émis l’idée de ce nouveau concours dès octobre 2017, deux mois après son entrée en fonctions, souhaite que cette voie d’accès « diversifie le profil intellectuel de ses élèves et accueille en particulier des personnes ayant fait déjà reconnaître leur excellence dans les disciplines scientifiques par un travail de recherche de très haut niveau », précise-t-il dans un communiqué.
Jusqu’à maintenant, trois voies permettaient d’intégrer l’ENA : le concours externe, qui s’adresse aux étudiants (40 places au concours 2018), le concours interne, réservé aux fonctionnaires (32 places), et le troisième concours, réservé aux personnes issues du secteur privé et de la société civile (8 places cette année). Celui qui vient d’être annoncé devrait permettre de recruter trois à quatre élèves supplémentaires par promotion, précise l’école au Monde, et en alternant les trois spécialités suivantes : sciences de la matière et de l’ingénieur, sciences de la vie, sciences humaines et sociales. Un décret fixera chaque année la spécialité retenue et le nombre de places ouvertes.
Entretien sur dossier
Quant aux modalités de recrutement, elles consisteront en un écrit d’admissibilité et deux oraux d’admission, alors que les autres concours comptent chacun cinq épreuves écrites, et, pour les admissibles, autant d’épreuves orales. A l’écrit, il s’agira d’« une épreuve de culture scientifique ou de sciences humaines et sociales consistant en la rédaction d’une note d’analyse et de propositions à partir d’un dossier de 25 pages maximum » sur le programme fixé cette année-là, d’une durée de cinq heures et dotée d’un coefficient 6, selon le projet de décret, en cours de rédaction, qui devrait paraître entre la mi-octobre et la mi-novembre.
Cette épreuve écrite sera suivie, pour les candidats déclarés admissibles, d’« un entretien permettant, à partir d’un dossier renseigné par le candidat et présentant son expérience professionnelle et ses travaux de recherche, d’apprécier ses aptitudes, ses motivations, son parcours et ses réalisations ainsi que son aptitude à mobiliser, dans un environnement professionnel, les connaissances et compétences acquises pour l’accomplissement des fonctions confiées aux corps recrutant par la voie de l’Ecole nationale d’administration », d’une durée d’une heure (dont un exposé liminaire d’au plus dix minutes), et de coefficient 4, selon le projet de texte.
Elle permettra également de tester les candidats sur leurs aptitudes à rejoindre l’un des corps auxquels l’ENA permet d’accéder, sur des questions d’actualité et sur leur connaissance des institutions politiques et administratives françaises et européennes. S’y ajoutera « une épreuve orale en langue anglaise comportant la lecture d’un extrait et le commentaire d’un texte de 600 mots environ portant sur l’actualité européenne et internationale, suivis d’une conversation avec le jury », d’une durée de trente minutes, et dotée d’un coefficient 2.