« Guyane » : les Wayana, l’or et les trafiquants
« Guyane » : les Wayana, l’or et les trafiquants
Par Martine Delahaye
La deuxième saison de la série créée par Fabien Nury s’enrichit de nouveaux enjeux, notamment la pollution qui frappe les Amérindiens.
Mathieu Spinosi, alias Vincent, dans la série « Guyane », saison 2. / WILLIAM DUPUY
Cette série d’aventures se déploie au cœur de la forêt amazonienne, là où les frontières entre Guyane française, Brésil et Suriname n’existent que virtuellement, seulement dessinées sur des cartes géographiques. Sur ce petit bout d’Amérique du Sud possédé par la France se démènent notamment deux êtres avides d’or, découverts dans la saison 1 de Guyane.
Le premier, Antoine Serra, ancien parachutiste, s’est installé là depuis longtemps et s’apparente peu ou prou, à l’échelle de la région, à un magnat de l’orpaillage. Il détient l’hôtel de Saint-Elias, où les garimpeiros viennent dépenser leurs grammes d’or en filles et en alcool, et il survit grâce à sa fine connaissance des différents trafics sur le territoire, notamment ceux du cartel brésilien, sur l’autre rive du fleuve Oyapock.
Lui aussi avide d’action et de richesse, Vincent Ogier, pour sa part, est arrivé en Guyane comme stagiaire de l’Ecole des mines, en début de saison 1 ; mais, vite tombé dans les pas d’Antoine Serra, il n’a eu de cesse de devenir son partenaire, ne craignant en rien de sortir de la légalité et de partir à la recherche d’une ancienne mine abandonnée, devenue légendaire en Guyane, dénommée « Sarah Bernhardt ».
« La chiasse de la forêt »
Lorsque s’ouvre cette saison 2 de Guyane, Vincent Ogier entraîne Antoine Serra en forêt et lui fait part de sa découverte : non seulement il a enfin retrouvé Sarah Bernhardt, mais, au vu de ses premières analyses, la mine serait à même de produire l’équivalent de 300 millions d’euros…
Dans la saison 1, le créateur de Guyane, Fabien Nury, avait fait d’Antoine Serra un orpailleur conscient du désastre causé par l’extraction de l’or, mais indifférent à ses conséquences. Montrant au jeune Vincent une boue mélangée de mercure tout autour d’eux, il lui avait expliqué : « Tu vois, ça, c’est la chiasse de la forêt. » Il en va autrement cette saison-ci : ses nouveaux scénaristes, Pierre Leccia (Mafiosa) et Didier Lacoste (L’Ecole du pouvoir), font merveille en l’enrichissant d’autres enjeux et en y mettant en scène la difficile résistance des Amérindiens Wayana, contaminés par le mercure et le cyanure de l’orpaillage. Ils jouent ici leur propre rôle.
Guyane, saison 2. Série créée par Fabien Nury. Avec Olivier Rabourdin, Mathieu Spinosi, Anne Suarez (France, 2018, 8 × 52 min).