L’art comme moyen d’insertion
L’art comme moyen d’insertion
Par Joël Morio
L’envol est une structure qui lutte contre l’exclusion par l’art.
Ce projet fait partie des quatre candidats sélectionnés par Le Monde et Finansol pour candidater au prix « Coup de cœur du public », dans le cadre des Grands prix de la finance solidaire 2018. Les internautes ont jusqu’au 5 octobre minuit pour voter. La remise des prix aura lieu le 5 novembre, à la Maison des métallos, à Paris.
C’est créant « 501 Blues », un spectacle monté avec des ouvrières d’une usine Levi’s dans le nord, brutalement licenciées, que le metteur en scène Bruno Lajara prit conscience que l’art pouvait changer la vie. Il y a deux ans, il s’est servi de cette expérience pour créer à Arras (Pas-de-Calais) L’envol, un dispositif qui se sert de l’art pour réinsérer des jeunes décrochés scolaires ou jeunes adultes en situation d’échec et d’exclusion.
Dans le cadre du service civique, les jeunes bénéficient d’une formation pendant sept mois à raison de 24 heures par semaine. Ils bénéficient de cours de théâtre, de chant, de danse, d’ateliers d’écriture… La finalité n’est pas de former des artistes, mais de faire de la culture un vecteur d’émancipation et de constitution d’un projet professionnel, voire d’un projet de vie.
Peu à peu, les élèves reprennent confiance en eux. Le parcours est complété par une formation citoyenne aux valeurs républicaines, des enseignements théoriques et pratiques ainsi que des immersions et des rencontres avec le milieu professionnel.
Soutien mutuel
Pour chaque promotion, un « casting » d’une quinzaine de personnes est organisé. Il s’agit surtout de constituer une équipe dont les individus vont pouvoir se soutenir mutuellement. Ils sont intégrés dans la vie du quartier en participant à l’animation, à la création d’une web radio locale, en se produisant dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)…
La promotion 2016-2017, constituée de dix-huit jeunes, a connu un taux de sortie positive de 67 %. A l’issue de la classe, cinq ont signé un contrat de travail et neuf ont repris une formation. La deuxième promotion a connu un taux de réussite de 85 %. Sur treize personnes recrutées, trois ont signé un contrat de travail tandis que neuf ont repris une formation (un abandon). Une nouvelle antenne de L’Envol devrait être créée à Béthune (Pas-de-Calais). L’association a bénéficié d’un financement de France Active.