Emmanuel Macron commence un déplacement de quatre jours aux Antilles
Emmanuel Macron commence un déplacement de quatre jours aux Antilles
Le dossier du chlordécone sera au cœur de la visite du président français, qui débute par la Martinique.
Le chef de l’Etat entreprend son quatrième déplacement outre-mer. / LEONHARD FOEGER / REUTERS
Emmanuel Macron commence jeudi 27 septembre en Martinique un déplacement de quatre jours aux Antilles, qui s’achèvera par un retour à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, un an après le passage dévastateur de l’ouragan Irma.
Arrivé directement de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président de la République a atterri mercredi soir à Fort-de-France (jeudi matin à Paris) où il se rend pour la première fois en tant que chef de l’Etat.
Emmanuel Macron était venu à Saint-Martin et Saint-Barth une semaine après l’ouragan Irma qui fit 11 morts en septembre 2017 et causa des dégâts considérables dans les deux îles. Il s’était alors engagé auprès de la population à revenir un an plus tard.
Pour son quatrième déplacement outre-mer depuis qu’il a été élu président, le chef de l’Etat est accompagné des ministres de la santé, Agnès Buzyn, des outre-mer, Annick Girardin, de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, et son secrétaire d’Etat, Sébastien Lecornu et du ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard.
Le chef de l’Etat devait rencontrer la population martiniquaise dès jeudi matin, mais il a dû annuler sa déambulation dans le centre-ville de Fort-de-France, avec l’arrivée de la tempête tropicale Kirk et ses vents pouvant atteindre 110 km/h en rafales, qui ont poussé les préfectures de Martinique et de Guadeloupe à placer les deux territoires en vigilance orange cyclonique. Conséquences : les écoles et crèches sont fermées, les rassemblements de plein air interdits.
Le dossier du chlordécone au cœur du déplacement
Temps fort de son séjour martiniquais, Emmanuel Macron doit aborder la question délicate de la pollution au chlordécone. Il doit se rendre dans une exploitation agricole de Morne rouge, à la rencontre d’un agriculteur concerné par la pollution de ses terres par cet insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien.
Le produit a été interdit dès 1977 aux Etats-Unis, mais utilisé jusqu’en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes pour lutter contre le charançon du bananier. Depuis, il est toujours présent dans les sols où il peut persister environ 600 ans et se retrouver dans certaines denrées végétales ou animales et certains captages d’eau.
Selon l’agence Santé publique France, « plus de 90 % de la population adulte » en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone. Le produit est soupçonné notamment d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles.
Elus locaux et population dénoncent régulièrement ce scandale sanitaire qui a déjà fait l’objet de trois plans de prévention (le dernier court de 2014 à 2020). « C’est un aveuglement collectif d’une période où on était moins vigilant qu’aujourd’hui », sur l’usage de ces pesticides, « qui a conduit à une situation scandaleuse qui marque durablement le territoire », a reconnu l’Elysée.
Lors de la présentation de sa politique pour les territoires ultramarins, le 28 juin, Emmanuel Macron avait évoqué « les drames du passé et de nos responsabilités collectives », en citant le chlordécone. « Je serai clair pour dire que nous continuerons le travail avec lucidité et détermination car on ne peut accepter les situations dans lesquelles nous sommes ».
Il poursuivra son déplacement vendredi en Guadeloupe, en abordant notamment l’alimentation difficile en eau potable et les algues sargasses.