Un bénévole de l'association les Petits Frères des pauvres discute avec une personne âgée, lors d'une visite à son domicile le 21 août 2003 à Paris. / JEAN-LOUP GAUTREAU / AFP

Une étude CSA pour l’association les Petits Frères des pauvres révèle jeudi 27 septembre que plus d’un quart des plus de 60 ans n’utilise jamais internet. Le taux de non-connexion au réseau est de 27 % pour les plus de 60 ans, et monte à 59 % pour les plus de 85 ans.

« L’exclusion numérique (...) met un nombre important de nos aînés encore plus en marge de la société et les isole davantage dans notre monde hyper connecté », « y compris pour les classes d’âge les plus jeunes comme les 60-69 ans, encore nombreux à être non-utilisateurs », soulignent les auteurs de l’étude.

Pour Armelle de Guibert, déléguée générale des Petits Frères des pauvres, « il serait dommage que les pouvoirs publics pensent que pour cette génération-là, il n’y a plus rien à faire ». Les seniors doivent être « accompagnés » pour pouvoir à leur tour utiliser internet, mais de manière « individuelle » et « pragmatique ».

Encourager mais aussi respecter les réfractaires

Car, à rebours des idées reçues, les seniors « qui s’y mettent » passent finalement beaucoup de temps sur internet, et certains affirment même ne plus pouvoir s’en passer, relève l’étude.

« Internet, ça a changé mon quotidien (...) Quand l’ordinateur tombe en panne, je m’ennuie, je suis perdue », témoigne ainsi Jeanine, 90 ans, citée dans le rapport.

Gisèle, 86 ans, explique de son côté se connecter « dès le réveil », car elle « souffre de la solitude ». « C’est une ouverture sur le monde. Les petits-enfants, ils ne téléphonent pas. Alors j’ai des nouvelles comme ça, par internet, par Facebook », raconte l’octogénaire.

Les Petits Frères des pauvres recommandent d’installer « un univers web-friendly dans le quotidien des personnes âgées », par exemple en développant des connexions wi-fi dans les maisons de retraite, mais aussi d’encourager les seniors à devenir à leur tour « acteurs » de l’internet.

L’association souligne cependant qu’il restera toujours des « irréductibles réfractaires » à internet. Leur choix doit être « respecté », et la société doit leur apporter un « accompagnement humain, pour ne pas créer d’inégalités dans l’accès aux droits » –notamment lors de la déclaration d’impôts.