Enquête judiciaire après le bizutage de 250 élèves infirmiers à Toulouse
Enquête judiciaire après le bizutage de 250 élèves infirmiers à Toulouse
Le CHU de Toulouse avait déjà mené une enquête interne à propos de cet incident, lors duquel les étudiants de première année avaient été attachés avec du scotch et aspergés avec divers produits.
Bétadine, soda, pâté pour chiens ou encore, mains ligaturées et chansons dégradantes : les faits de bizutage qui se sont déroulés le 5 septembre au centre hospitalier universitaire de Toulouse prennent un tournant judiciaire.
Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête judiciaire afin de clarifier les faits dont ont été victimes quelque 250 élèves infirmiers de première année, quelques jours après leur rentrée à l’Institut de formation en soins infirmiers, apprenait-on vendredi 28 septembre auprès du parquet. L’enquête a été confiée au commissariat de Toulouse, a précisé Alix-Marie Cabot-Chaumeton, la procureure adjointe de la République de Toulouse, confirmant une information de La Dépêche du Midi.
Mi-septembre, le centre hospitalier universitaire, qui avait mené une enquête interne, avait transmis au procureur de la République le dossier de ce bizutage. Celui-ci s’était déroulé le 5 septembre, au troisième jour de la rentrée des étudiants infirmiers de première année, dans un amphithéâtre du CHU. Attachés par deux avec du scotch, les étudiants avaient été ensuite aspergés à l’extérieur avec divers produits : « eau, œufs, farine, Ketchup, vinaigre, Bétadine, mousse à raser, ail, pâtée, soupe de poisson… », avait détaillé mi-septembre une étudiante. Certains avaient aussi été obligés de porter des couches sur la tête, quand d’autres, surtout des filles, s’étaient vu écrire « bizut » sur la poitrine.
« Pratique dégradante »
Selon la CGT du CHU, des étudiants tentant de quitter le groupe avaient été empêchés de partir et plusieurs étudiantes, « dont certaines étaient mineures, avaient mal vécu cette situation » qui avait duré plus d’une heure. Dans un tweet, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait jugé « intolérable » ce genre de « pratique dégradante » et avait apporté tout son soutien à l’enquête interne ouverte par le CHU de Toulouse.
La pratique du bizutage est formellement interdite depuis la loi du 17 juin 1998 qu’avait portée Ségolène Royal, alors ministre de l’enseignement scolaire. « Hors les cas de violences, de menaces ou d’atteintes sexuelles, le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de manière excessive, lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende », dispose l’article 225-16-1 du code pénal.