Ligue 1 : incidents en tribunes lors du derby entre Montpellier et Nîmes
Ligue 1 : incidents en tribunes lors du derby entre Montpellier et Nîmes
Une tentative d’envahissement de terrain par les supporteurs montpelliérains a été réprimée par les forces de l’ordre, mais le match a été interrompu une trentaine de minutes.
Les CRS ont empêché l’envahissement de terrain par les ultras montpelliérains. / PASCAL GUYOT / AFP
Un grillage qui cède sous la pression de supporters en folie, deux interruptions de match, et une ambiance de braise : Montpellier, qui a sèchement battu Nîmes (3-0), est passé par toutes les émotions pour remporter le premier derby du Languedoc depuis 25 ans, dimanche 30 septembre.
Grâce à leur succès dans ce bouillant « derby », les Montpelliérains grimpent à le deuxième place en attendant le match de Marseille (5e, 13 points) à Lille (6e, 13 pts) à 21h00, en clôture de la 8e journée de Ligue 1.
Dominateurs, et bien meilleurs dans le jeu, ils ont eu la peau des Crocodiles grâce à des buts d’Ambroise Oyongo (28e), Andy Delort (s.p. 45+9) et Gaëtan Laborde (79e), contre des Nîmois méconnaissables, loin de leur réputation d’équipe joueuse comme de leur tradition de combattants.
Et pourtant, les supporters montpelliérains ont risqué de perdre cette victoire historique sur tapis vert en entraînant l’interruption du match pendant environ une demi-heure. La deuxième de la rencontre...
Après le but du 3-0, quelques éléments du groupe Butte Paillade ont escaladé le grillage et pénétré sur la pelouse. Les CRS sont intervenus, tout comme le président du club, Laurent Nicollin, allé parlementer avec eux pour ramener le calme.
L’humour puis le coup de sang
Ces incidents pourraient coûter cher au MHSC.
Le match avait déjà été interrompu en première période pendant sept minutes quand un des grillages avait cédé sous le poids des supporters fêtant l’ouverture du score d’Oyongo, à la 28e minute de jeu. Deux personnes ont été légèrement blessées, selon la préfecture.
Cet accident est survenu exactement un an après que le grillage a cédé lors d’un Amiens-Lille, où 29 Lillois avaient été blessés.
Avant le coup de sang des supporters, l’ambiance était fiévreuse mais chambreuse.
Butte Paillade a déployé une banderole rappelant avec humour que si Nîmes avait bien gagné la fameuse demi-finale de 1996, c’est bien Montpellier qui a un palmarès: Coupe de France 1990 et Ligue 1 2012.
Le « tifo » des Montpelliérains face à leurs rivaux nîmois. / PASCAL GUYOT / AFP
Sur le dessin, des enfants répondent à un vieux crocodile: « C’est bon, ça fait 100 fois que tu nous la racontes », pendant qu’un Montpelliérain raconte à des jeunes les titres de La Paillade.
Les Nîmois ont répliqué sur une banderole que leurs rivaux étaient « comme votre nouvelle gare: inutile ».
« Aucun joueur n’a été en danger »
Après toutes les chansons hostiles des deux camps, le match s’est terminé sur « Et un, et deux et trois zéro! » Feu le président « Loulou » Nicollin aurait adoré gagner le derby 3-0. Mais qu’aurait-il dit à ses supporteurs ?
Son fils Laurent, patron du club, s’est voulu compréhensif :
« La seule chose que je précise: il n’y a jamais eu d’envahissement de terrain, aucun joueur n’a été en danger, les forces de sécurité du club les ont arrêtés. Il y a eu un bon spectacle sur le terrain, c’était “folklo” en tribune mais c’est le Sud. On a va certainement prendre un grosse amende. Mon trésorier doit s’arracher les cheveux. (Mais) je le répète, parce que vous (les journalistes, ndlr) avez le don d’être excessifs: il n’y a pas eu d’envahissement de terrain », a-t-il déclaré.
La commission de discipline jugera lundi de la part de folklore et de la part d’insécurité dans le stade de la Mosson : elle se réunira en urgence, à 12h00, « pour étudier les suites à donner aux événements ayant entraîné à deux reprises une longue interruption du match ».