Au moins un militaire malien tué dans une embuscade dans le nord du Mali
Au moins un militaire malien tué dans une embuscade dans le nord du Mali
Sept civils auraient par ailleurs perdu la vie dans une attaque contre un village de l’est du pays, selon un groupe armé local.
Des soldats maliens lors des cérémonies du 58e anniversaire de l’indépendance, à Bamako, le 22 septembre 2018. / MICHELE CATTANI / AFP
Au moins un militaire malien a été tué et plusieurs personnes, dont des civils, blessées, dimanche 30 septembre, dans une embuscade tendue par des djihadistes présumés dans le nord du Mali, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources de sécurité.
Par ailleurs, un groupe armé principalement touareg combattant les djihadistes dans le nord-est du pays près de la frontière nigérienne, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA, issu de l’ex-rébellion), a fait état dans un communiqué de « sept civils tués » dans une attaque, samedi, contre la localité d’Amalaoulaou. Cette information n’a pu être confirmée de source officielle dans l’immédiat.
« Une escorte de l’armée malienne qui a quitté dimanche Gossi pour Hombori est tombée dans une embuscade tendue par des hommes armés circulant à moto », a déclaré à l’AFP une source de sécurité malienne, précisant que le bilan s’établissait à au moins un militaire tué et plusieurs blessés, dont des civils.
L’embuscade et le bilan « provisoire » ont été confirmés par une autre source de sécurité, selon laquelle elle a été « tendue par une vingtaine de personnes à moto » – dont plusieurs, d’après des témoins, étaient « enturbannées ». Selon un élu de la localité de Gossi, qui a mentionné un bilan de deux tués, un militaire et un civil, l’escorte sécurisait un bus de transport circulant du nord vers le sud du Mali lorsqu’elle a été attaquée.
« Insuffisances des forces publiques »
Par ailleurs, dans un communiqué publié sur Facebook, signé de son chef, le général El Hadj Ag Gamou, et daté du 27 septembre, le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) appelle l’ensemble des groupes armés, pro-gouvernementaux ou de l’ex-rébellion, à « une action commune de protection des populations et de leurs biens ».
Il s’inquiète de « la croissance inexorable du nombre des massacres de masse et des assassinats ciblés non justifiés et non revendiqués », face aux « insuffisances des forces publiques nationales et internationales ».
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit actuellement.
L’une des forces présentes sur place, celle du G5 Sahel (organisation qui regroupe cinq pays de la région : Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso), a transféré son quartier général de Sévaré (dans le centre du Mali) à Bamako, la capitale, sur décision de son commandant. Le QG de Sévaré avait été frappé le 29 juin par un attentat qui avait fait trois morts, dont deux militaires maliens.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes mais dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.