« Je te connais depuis cinquanteans… c’est la fin de la route pour toi », a déclaré M. Barak, s’adressant directement au premier ministre qu’il a commandé dans les années 1970 au sein d’une unité d’élite de l’armée. / CORINNA KERN / REUTERS

Ancien premier ministre israélien, Ehoud Barak a annoncé, mercredi 26 juin, son retour à la vie politique et la création d’un nouveau parti qui se présentera aux législatives du 17 septembre. « Nous créons un nouveau parti pour mettre fin au pouvoir de [Benyamin] Nétanyahou », a déclaré M. Barak lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv.

Le nom de cette formation sera révélé dans « deux semaines » lors de son lancement officiel, selon lui. « Je te connais depuis cinquante ans… c’est la fin de la route pour toi », a déclaré M. Barak, s’adressant directement au premier ministre qu’il a commandé dans les années 1970 au sein d’une unité d’élite de l’armée.

Ancien chef de l’armée et militaire le plus décoré d’Israël, ancien chef du Parti travailliste, Ehoud Barak a dirigé le gouvernement entre 1999 et 2001. Il a également occupé le poste de ministre de la défense entre 2007 et 2013, dans les gouvernements d’Ehoud Olmert et de Nétanyahou, avant de se lancer dans les affaires. Il s’en prend régulièrement sur les réseaux sociaux à Nétanyahou. Dénonçant les pratiques « corrompues » de ce dernier, Ehoud Barak a affirmé qu’Israël n’avait « jamais connu de jours aussi sombres ».

Risque de division du centre gauche

Ayant échoué dans ses efforts pour former une coalition de gouvernement après les législatives anticipées du 9 avril, Benyamin Nétanyahou a préféré provoquer de nouvelles élections, fixées au 17 septembre prochain. Au pouvoir sans discontinuer depuis dix ans, le premier ministre doit être entendu en octobre par le procureur général d’Israël, qui a annoncé son intention de l’inculper pour fraude et corruption dans trois dossiers distincts. M. Nétanyahou nie toute malversation et se dit victime d’une chasse aux sorcières.

La candidature d’Ehoud Barak pourrait diviser le centre gauche et nuire aux chances de l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, à la tête de la liste centriste Bleu-Blanc (35 sièges sur 120 à la Knesset) et actuellement le plus sérieux concurrent de Benyamin Nétanyahou, d’empêcher le premier ministre sortant de décrocher un cinquième mandat à la tête du gouvernement. Il n’a pas exclu la formation d’une alliance avec les partis centristes et de gauche pour mettre fin au règne de « Bibi ».

Benny Gantz, a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse qu’« il n’y avait pas de retour en arrière », tout en assurant que si c’était possible, il aurait accepté de siéger dans un gouvernement d’union nationale « sans Nétanyahou ».