Evasion fiscale : le Panama donne le coup d’envoi à l’échange d’informations
Evasion fiscale : le Panama donne le coup d’envoi à l’échange d’informations
A la suite des « Panama papers » en 2016, l’OCDE avait accusé le pays d’être « le dernier grand bastion » où peuvent se cacher des grandes fortunes.
A la suite des « Panama papers », le Panama avait été accusé d’être « le dernier grand bastion » où peuvent se cacher des grandes fortunes. / Yves Herman / REUTERS
Le Panama a commencé à procéder à des échanges automatiques d’informations selon les normes de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) contre la fraude fiscale, a annoncé mercredi 3 octobre le gouvernement panaméen.
Ce premier échange a été réalisé le 28 septembre, soit deux jours avant la date limite pour que le pays se mette en règle avec les normes de l’OCDE, a déclaré le directeur général des finances David Hidalgo. A cette occasion, 670 rapports de 337 entités financières ont été fournis.
Trentre-trois pays
Le Panama s’est engagé à échanger des données émanant de ses institutions financières avec 33 pays, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, le Mexique, le Japon, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Australie et l’Inde. Le pays d’Amérique centrale souhaite augmenter ce nombre dès 2019.
« C’est positif de respecter ces normes et nos engagements afin de ne pas figurer sur une liste » noire des paradis fiscaux, a souligné M. Hidalgo.
De son côté, Alejandro Santos, chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), a engagé le Panama à approuver un projet de loi actuellement à l’examen par le Parlement, qui prévoit de sanctionner par cinq années de prison toute évasion fiscale supérieure à 300 000 dollars.
« C’est très important, pour démontrer que le pays continue ses progrès pour lutter contre le blanchiment d’argent », a insisté le responsable du FMI.
« Dernier grand bastion »
A la suite du scandale d’évasion fiscale des « Panama papers » en 2016, l’OCDE a accusé le pays centro-américain d’être « le dernier grand bastion » où peuvent se cacher des grandes fortunes. La France a alors inscrit le Panama sur sa liste des paradis fiscaux. L’Union européenne avait fait de même avant de se raviser peu après.
Ces mises à l’index ont poussé les autorités du pays à accélérer des réformes de la réglementation de son secteur financier et à adhérer à plusieurs accords de l’OCDE, notamment celui sur l’échange automatique d’informations.
« Panama papers », une lumière crue sur l’opacité des paradis fiscaux
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