L’explosion d’un engin artisanal tue au moins six soldats au Burkina Faso
L’explosion d’un engin artisanal tue au moins six soldats au Burkina Faso
L’attaque, dans l’est du pays, est survenue au lendemain de la mort d’un gendarme, pris pour cible dans le nord.
Manifestation à l’appel de l’opposition à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 29 septembre 2018. / OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
Au moins six soldats burkinabés ont été tués dans l’explosion d’un engin artisanal dans l’est du Burkina Faso, jeudi 4 octobre, au lendemain d’une attaque contre un détachement de la gendarmerie qui a fait un mort dans le nord, a appris l’AFP de sources sécuritaires.
« Dans la matinée du jeudi 4 octobre, un véhicule militaire a sauté sur un engin explosif artisanal entre Gayéri et Foutouri. L’explosion […], au passage du véhicule de l’armée de terre, a occasionné la mort de six soldats et fait plusieurs blessés graves », a déclaré une première source, sous couvert de l’anonymat.
Une autre source sécuritaire a confirmé le bilan, précisant que « trois blessés dans un état critique » ont été transférés à Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Est, pour être évacués vers la capitale, Ouagadougou. Une « opération de ratissage est en cours », a-t-elle indiqué.
118 morts depuis 2015
Mercredi soir, un gendarme avait été tué et un autre blessé à la jambe dans une attaque contre un détachement de la gendarmerie à Inata, dans le nord du pays, où trois personnes – un Indien, un Sud-Africain et un Burkinabé – avaient été enlevées fin septembre. L’armée française a précisé avoir « neutralisé » les assaillants en fuite par une frappe aérienne.
Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015. Le nord et l’est du pays sont particulièrement touchés, et Ouagadougou a été frappée à trois reprises.
Selon un bilan officiel, les attaques islamistes ont fait 118 morts entre avril 2015 et le 15 septembre 2018 : 70 civils et 48 membres des services de sécurité. Ce nombre a, depuis, augmenté. Huit soldats ont notamment perdu la vie le 26 septembre dans l’explosion d’un engin artisanal, dans le nord, près de Djibo.
Samedi 29 septembre, l’opposition avait organisé une manifestation à Ouagadougou pour protester, entre autres, contre l’incapacité du gouvernement à enrayer les attaques qui se multiplient.