Mort d’Alexia Daval : les parents et leur gendre demandent une confrontation avec Jonathann
Mort d’Alexia Daval : les parents et leur gendre demandent une confrontation avec Jonathann
Jonathann Daval, suspecté du meurtre de sa femme Alexia, était revenu sur ses aveux début juillet et avait accusé son beau-frère, Grégory Gay.
Jonathann Daval, la mère d’Alexia Daval, Isabelle Fouillot, et son père, Jean-Pierre Fouillot, à côté d’une affiche d’Alexia lors d’une réunion à Gray, le 5 novembre 2017. / SEBASTIEN BOZON / AFP
Les parents d’Alexia Daval ainsi que leur fille et son mari ont demandé à être confrontés à Jonathann Daval, suspecté du meurtre de sa femme Alexia et qui les accuse désormais, a indiqué jeudi 4 octobre à l’Agence France-Presse Me Gilles-Jean Portejoie.
« J’ai adressé ma lettre au juge d’instruction en tout début de semaine », a déclaré l’avocat de la sœur d’Alexia Daval, Stéphanie Gay, et de son mari Grégory Gay. Son confrère, Me Jean-Marc Florand, conseil des parents, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot « a décidé de se joindre à ma démarche », a-t-il précisé. « Cela veut dire que les quatre parties civiles sont aujourd’hui sur la même ligne », a souligné Me Portejoie.
Début juillet, Jonathann Daval était revenu sur ses aveux et avait accusé son beau-frère, Grégory Gay, du meurtre, évoquant « un pacte secret » scellé au sein de la famille pour dissimuler les faits.
« On ne pouvait plus supporter que cette thèse, aussi indécente qu’odieuse, qui nous accuse puisse perdurer », a expliqué Me Portejoie pour qui le « coup d’arrêt » doit être apporté par la confrontation de ses clients avec Jonathann Daval. « On veut l’avoir en face de nous », s’est-il exclamé, jugeant qu’il « est grand temps pour les parties civiles d’agir et de réagir ».
Lundi, l’avocat de Jonathann Daval, Me Randall Schwerdorffer, avait fait part de son intention de déposer une demande de remise en liberté de son client, estimant qu’elle était dans la logique de ce « changement de version ».
« Dangereux sur le plan criminologique »
Selon des informations de la presse parues jeudi, un psychologue qui a examiné le jeune informaticien a estimé que malgré « son allure d’un chien battu », il était « un homme déterminé, plutôt dominant qui peut, le cas échéant, devenir colérique, voire agressif ». Sa personnalité « très complexe, caméléon » peut « devenir manipulatrice », ajoutait cet expert tandis qu’un psychiatre qui a également examiné Jonathann Daval a conclu qu’il était « dangereux sur le plan criminologique ».
« Il n’y a pas un élément dans le dossier qui permette de dire que Jonathann Daval était capable d’accès de violence. C’est totalement péremptoire », a réagi Me Schwerdorffer sur Franceinfo.
L’informaticien de 34 ans avait signalé la disparition de sa femme Alexia le 28 octobre 2017, inquiet de ne pas la voir revenir d’un prétendu footing. Le corps de celle-ci avait été découvert, en partie brûlé, dans un bois, près de Gray-la-Ville (Haute-Saône), où vivait le couple. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été étranglée.
Pendant trois mois, Jonathann Daval s’était présenté en veuf éploré avant que des éléments matériels ne conduisent les enquêteurs à en faire le principal suspect. Placé en garde à vue le 30 janvier, il avait affirmé qu’il ne « voulait pas » tuer son épouse, mais qu’ils en étaient venus aux mains et qu’il l’avait étranglée en tentant de la « maîtriser ». Puis, début juillet, il est donc revenu sur ses aveux.
Jonathann Daval, mis en examen en janvier pour « meurtre sur conjoint » et qui encourt la prison à perpétuité, est détenu à la maison d’arrêt de Dijon.