Harvey Weinstein : le juge new-yorkais annule un des chefs d’accusation
Harvey Weinstein : le juge new-yorkais annule un des chefs d’accusation
Le témoignage de l’une des premières accusatrices de l’ancien producteur est remis en cause. La défense demande toujours l’abandon de l’ensemble des charges.
Harvey Weinstein quitte le tribunal de Manhattan, à New York, le 11 octobre. / KENA BETANCUR / AFP
Un juge new-yorkais a annulé jeudi l’un des six chefs d’accusation qui pesaient sur le producteur Harvey Weinstein, une victoire pour ses avocats, qui réclament l’annulation de l’ensemble des charges.
Avant la décision du magistrat, le ministère public ne s’était pas opposé à l’annulation de ce chef d’accusation pour agression sexuelle, à la suite de l’affaiblissement du témoignage de Lucia Evans, l’une des premières femmes à avoir accusé l’ancien producteur, qui avait porté plainte contre Harvey Weinstein de fellation forcée, en 2004.
L’avocat de l’ancien magnat de Hollywood, Benjamin Brafman, a fait savoir qu’un document versé au dossier contredisait la version de Mme Evans. Selon plusieurs médias américains, cette dernière aurait raconté avoir effectivement fait une fellation à Harvey Weinstein, mais de son plein gré, pour obtenir un rôle.
« C’est un développement très important », a commenté après l’audience M. Brafman, qui a laissé entendre que le ministère public devrait poursuivre Mme Evans pour parjure.
« Il ne s’agit pas de stigmatiser les victimes »
En mai 2018, après plusieurs mois d’enquête, la justice new-yorkaise a inculpé Harvey Weinstein de viol au premier degré (avec usage de la force) et au troisième degré (sur personne incapable de donner son consentement), ainsi que « d’actes sexuels forcés » sur deux femmes. En juillet, l’ex-producteur est à nouveau inculpé à New York, cette fois d’« acte sexuel criminel » et d’« agression » sur une femme à laquelle il aurait imposé une « pratique sexuelle orale » en 2006.
La défense cherche à faire annuler toute la procédure et a déposé, début août, un recours en ce sens, produisant des éléments visant à discréditer une autre des trois femmes se disant victimes d’Harvey Weinstein.
« Il ne s’agit pas de stigmatiser les victimes », a prévenu M. Brafman, ou de « suggérer qu’une femme qui témoigne ne devrait pas être crue ».
« Il s’agit de la preuve qu’une personne qui a témoigné a menti devant un grand jury », a-t-il ajouté, en référence au jury qui a statué sur la validité des chefs d’accusation.
Harvey Weinstein a reconnu plusieurs relations avec des femmes qui se présentent comme victimes, notamment la principale victime présumée du dossier pénal, mais a toujours soutenu que ces rapports étaient consentis.
Depuis que le scandale sur les abus sexuels présumés du producteur a éclaté en octobre, près d’une centaine de femmes – dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Salma Hayek – ont affirmé avoir été victimes de l’ancien géant de Hollywood.
Qui est Benjamin Brafman, l’avocat d’Harvey Weinstein ?
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