Le 5 mai 1997, Thierry Henry, entouré de Victor Ikpeba (à gauche de l’image) et de John Collins (à droite), célèbre le titre de champion de France de Monaco. / ALAIN FULCONIS / AFP

Thierry Henry est à jamais associé à l’histoire des Gunners d’Arsenal. C’est à Londres qu’il a joué les meilleures années de sa carrière, forgé une grande partie de son immense palmarès et inscrit 226 buts en 370 rencontres. Mais le nouvel entraîneur monégasque, dont l’arrivée sur le Rocher a été officialisée samedi 13 octobre au matin, s’est bien ouvert au football de haut niveau à Monaco. A 41 ans, il se lance enfin dans le grand bain avec un premier poste d’entraîneur principal, dix-neuf ans après avoir quitté la Côte d’Azur.

« Monaco a une place à part pour moi. Ayant débuté dans ce grand club, c’est un joli clin d’œil du destin que j’aie la chance de démarrer ma carrière d’entraîneur à Monaco, a d’ailleurs écrit Henry sur les réseaux sociaux, Je suis incroyablement excité d’avoir cette opportunité mais maintenant le travail doit commencer. Je ne peux pas attendre plus longtemps ! »

Des débuts professionnels à 17 ans

Passé par la pépinière de jeunes talents à l’institut national du football de Clairefontaine, le gamin des Ulis (Essonne) a ensuite brillé deux saisons au sein de deux clubs franciliens amateurs, l’ES Viry-Châtillon et le FC Versailles. Puis, très vite repéré par le centre de formation de l’AS Monaco FC, il débarque de sa région parisienne à l’âge de 16 ans. Il passe six ans dans la principauté, fourbissant ses armes à la Turbie (le centre d’entraînement du club) et y découvrant le monde professionnel.

1995-04-29 Monaco 6-0 Lens (2 goals from Thierry Henry)
Durée : 00:37

C’est Arsène Wenger, impressionné par la saison du jeune attaquant avec l’équipe des moins de 17 ans (42 buts), qui le fait débuter en division 1. Le célèbre entraîneur alsacien le ménage et ne fait disputer à l’adolescent, qui n’a pas encore 18 ans, que huit rencontres lors de sa première saison avec les professionnels. Son premier match au sein de l’élite a lieu le 31 août 1994 face à Nice. Il faut attendre quelques mois pour le voir inscrire son premier but, en avril 2015 lors d’une rencontre contre Lens (6-0), où il inscrit même un doublé alors qu’il n’était pas titulaire.

La suite n’est qu’une longue montée en puissance. Le longiligne attaquant impressionne par sa vitesse. Sa fine moustache lui offre un look marquant, des années avant que les hipsters ne remettent en vogue cet attribut passé de mode. « Titi » occupe souvent l’aile gauche de l’attaque monégasque, où il a l’occasion d’évoluer avec de glorieux anciens comme Sonny Anderson. Le prolifique buteur brésilien devient une sorte de mentor.

Thierry Henry, le 28 février 1998 au stade Louis II à Monaco, lors d’une rencontre contre Marseille. / - / AFP

Après une nouvelle saison d’adaptation (1995/1996), Thierry Henry devient titulaire à la rentrée 1996. Le jeune homme participe grandement au titre de champion de France de Monaco : 36 rencontres, 9 buts et 8 passes décisives. Il est élu cette même saison meilleur espoir du football français.

La saison suivante (1997/1998) est celle de la confirmation de son talent précoce. Il marque notamment deux fois en Ligue des champions, contre le Bayer Leverkusen, le 1er octobre 1997. Ses performances lui valent de faire ses débuts en équipe de France le 11 octobre face à l’Afrique du Sud.

Monégasque et champion du monde

Grâce notamment à Henry, l’AS Monaco FC se hisse en demi-finale de la compétition. Le jeune attaquant termine même meilleur buteur de la première phase avec six buts. Au total, il en marque sept durant l’excellent parcours monégasque, achevé aux portes de la finale face à la Juventus Turin. En championnat, Thierry Henry a moins de réussite et se montre plus irrégulier, s’asseyant parfois sur le banc des remplaçants.

Cela ne l’empêche pas de figurer dans le groupe des Bleus vainqueurs de la Coupe du monde à domicile. Il marque trois buts en six matchs durant le tournoi, et avec son jeune coéquipier monégasque, David Trezeguet, il fait partie de ceux qui transforment leur tir au but en quart de finale contre l’Italie.

Quelques mois plus tard, le jeune espoir met un terme à son aventure monégasque. Il rejoint l’Italie voisine et signe chez l’une des meilleures équipes européennes, la Juventus. Même si ce premier exil tourne court, plus rien n’est de taille à empêcher l’irrésistible ascension du champion.

Dix ans après, à l’été 2009, autre clin d’œil du destin, c’est en superstar qu’il revient au stade Louis-II, sous les couleurs du Barça, champion d’Europe. Le futur entraîneur montre déjà son appétence pour la pédagogie lorsqu’il fait gentiment la morale à de jeunes footballeurs du centre de formation qui l’interpellent un peu trop familièrement. Les joueurs monégasques sont prévenus, coach Henry ne badine pas avec le respect.