Dans l’Indre, la mobilisation pour sauver la maternité du Blanc n’aura pas suffi
Dans l’Indre, la mobilisation pour sauver la maternité du Blanc n’aura pas suffi
Le Monde.fr avec AFP
Le conseil de surveillance de l’hôpital de Châteauroux, dont dépend la maternité, a voté la fermeture de la maternité, par dix voix pour et quatre contre.
Manifestation des élus du collectif de défense de la maternité du Blanc. / GUILLAUME SOUVANT / AFP
Le bras de fer est perdu pour les élus et les habitants du Blanc. Malgré leur forte mobilisation, la maternité de cette commune de l’Indre, qu’Agnès Buzyn avait qualifiée de « dangereuse », fermera ses portes définitivement dans les prochains jours, a confirmé vendredi 19 octobre l’agence régionale de santé.
Dernière instance amenée à se prononcer, le conseil de surveillance de l’hôpital de Châteauroux, dont dépend la maternité, a voté en milieu de journée la fermeture de la maternité, par dix voix pour. Quatre membres se sont prononcés contre. « C’est la fin du processus de consultation des instances », a commenté l’ARS, à qui il « revient maintenant de prendre un arrêté pour valider l’ensemble du processus […] dans les prochains jours ».
Suspension depuis juin
Les accouchements au Blanc, commune de 6 500 habitants, avaient été suspendus en juin et jusqu’à la fin d’octobre pour cause du « manque de personnel ». Les femmes devant accoucher avaient été dirigées vers Châteauroux, Poitiers et Châtellerault, à plus d’une heure de route.
Au début d’octobre, un rapport d’expertise commandé par l’agence régionale avait pointé « des pratiques collectives non conformes » et préconisé l’ouverture d’un centre de périnatalité, sans accouchements. La semaine dernière, trois gynécologues-obstétriciens avaient cependant présenté un projet de relance des accouchements.
« Des accouchements dans les voitures »
L’accord de l’hôpital a attisé vendredi la colère des défenseurs de la maternité, au premier rang desquels figurent les élus locaux, dont une vingtaine avaient remis leur démission au préfet la semaine dernière. Dans l’après-midi, une quarantaine de membres du collectif C pas demain la veille, composé d’habitants, ont investi les locaux de l’ARS à Orléans.
« On organise la fermeture du service en faisant en sorte qu’il ne puisse plus fonctionner », a déploré Claire Moreau, membre du collectif. Elle qui a accouché à trois reprises à la maternité du Blanc craint désormais « des accouchements dans les voitures ». « Nous n’avons qu’une seule maternité dans l’Indre pour 224 000 habitants, contre quatre dans le Cher pour 308 000 habitants », a rappelé Jean-Michel Mols, président du comité historique de défense de la maternité.
Le collectif, qui redoute désormais la fermeture totale de l’hôpital, réclame un nouvel audit de la maternité et un rendez-vous avec la ministre de la santé, Agnès Buzyn. Mardi, la ministre avait estimé que cette maternité était « dangereuse », invoquant de « très mauvaises pratiques » mises au jour. Les propos de la ministre de la santé sont « d’une violence extrême. C’est du harcèlement moral. Elle a fait énormément de mal au personnel dévoué, attentif, compétent », a réagi Annick Gombert, maire socialiste du Blanc.