Un homme avoue le meurtre de la journaliste bulgare Viktoria Marinova
Un homme avoue le meurtre de la journaliste bulgare Viktoria Marinova
Le Monde.fr avec Reuters
Un jeune homme de 21 ans, qui s’était enfui en Allemagne, a reconnu devant des journalistes avoir tué Viktoria Marinova, sans raison apparente.
La photo de Viktoria Marinova lors de ses obsèques, le 12 octobre 2018. / Stoyan Nenov / REUTERS
La journaliste Viktoria Marinova n’a sans doute pas été tuée en raison de son métier. La mort de cette femme de 30 ans avait suscité une vague d’émotion et un débat sur la liberté de la presse en Bulgarie, car il n’avait pas été exclu au départ que son décès puisse être lié à son travail. Mais un homme de 21 ans, soupçonné de l’avoir violée et tuée au début du mois dans un parc public de Ruse, dans le nord de la Bulgarie, a avoué publiquement son crime, vendredi 19 octobre.
Severin Krasimirov, extradé mercredi d’Allemagne où il s’était enfui, s’est adressé aux journalistes à son arrivée au tribunal de la ville de Ruse. « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne me rappelle pas de tout, a-t-il dit. Je suis allé là-bas, je l’ai giflée, elle est tombée. J’ai voulu m’en aller, mais elle m’a rattrapé. »
« Oui, je suis coupable. Je suis vraiment désolé. Je ne peux pas croire que j’aie pu faire ça. »
Maintien en détention
En Allemagne, avant son extradition, Krasimirov avait déjà reconnu avoir frappé la journaliste, ajoutant qu’il n’avait aucune intention de la tuer. Son maintien en détention a été décidé lors de l’audience.
Viktoria Marinova, qui travaillait pour la chaîne de télévision TVN, avait récemment annoncé qu’elle allait enquêter sur un détournement présumé de fonds européens, ce qui avait alimenté la thèse d’un assassinat politique, dans le contexte de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Son corps a été retrouvé le 6 octobre dans un parc de Ruse, ville située sur le cours du Danube, à la frontière avec la Roumanie. Severin Krasimirov vivait à proximité du parc. Le jeune homme, dont l’ADN a été retrouvé sur le lieu du crime, avait quitté la Bulgarie le lendemain.