Une députée de moins pour le RN au Parlement européen
Une députée de moins pour le RN au Parlement européen
Par Lucie Soullier
Sylvie Goddyn a été exclue du parti d’extrême droite pour son soutien à Nicolas Dupont-Aignan.
Une de plus. Ou plutôt une élue de moins pour le Rassemblement national (RN) au Parlement européen. Sylvie Goddyn a été exclue du parti d’extrême droite pour avoir affiché un soutien un peu trop appuyé à Nicolas Dupont-Aignan au goût de Marine Le Pen. Si elle n’a pas encore reçu la lettre d’exclusion officielle envoyée par le RN, la députée européenne sait que ce n’est plus qu’une question d’heures, texto de son ancienne patronne à l’appui.
« Marine me demandait une lettre depuis plusieurs jours pour clarifier ma position. Je l’ai fait hier en répétant que je voulais une liste d’union aux européennes menée par Dupont-Aignan. Elle m’a envoyé un SMS pour m’exclure dans la foulée », raconte-t-elle au Monde, vendredi 19 octobre. Elle confirme également qu’elle a donc quitté le groupe du RN au Parlement européen (l’ENL, Europe des nations et des libertés), comme annoncé par Le Figaro, pour rejoindre le groupe souverainiste Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD), où siège également l’ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot.
Quinze eurodéputés RN, contre 24 il y a quatre ans
Début octobre, Sylvie Goddyn – épouse d’Eric Dillies, l’ancien chef de file du RN dans le Nord en conflit ouvert avec Marine Le Pen depuis plusieurs mois, qui a fini par démissionner du parti fin septembre – avait publié une lettre ouverte déclenchant les hostilités. Elle y apportait son soutien à une liste de rassemblement menée par le président de Debout la France et ancien allié d’entre-deux-tours de Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, jugeant qu’il était « le plus légitime » pour conduire une « grande liste d’union ».
Philippe Loiseau, l’autre député européen RN ayant cosigné la fameuse lettre, avait, lui, été « rattrapé par le col », selon l’expression d’un cadre du RN. « Rattrapé par le col » signifiant, ici, être poussé à envoyer un communiqué à en-tête de Nanterre – la ville du QG du RN – précisant que « quelle que soit l’issue des discussions », il soutiendrait « sans réserve la liste que le Rassemblement national présentera aux élections européennes ».
A sept mois du prochain scrutin, les cadres du RN relativisent chaque départ, estimant que « personne ne connaît » les déserteurs d’élus ou les qualifiant « de poubelle du parti ». Reste que, de rupture en rupture, le parti de Marine Le Pen, qui avait fait élire 24 députés il y a quatre ans, ne compte désormais plus que quinze élus siégeant toujours sous son étiquette au Parlement européen.