Inquiète d’une stabilisation de la dette, Moody’s dégrade la note de l’Italie
Inquiète d’une stabilisation de la dette, Moody’s dégrade la note de l’Italie
Le Monde.fr avec AFP
Le pays passe ainsi de « Baa2 » à « Baa3 », signifiant qu’il est rétrogradé au dernier cran de cette catégorie qui précède la catégorie spéculative.
L’agence de notation Moody’s a dégradé la note de l’Italie, le 19 octobre, en plein bras de fer entre Rome et l’UE sur le budget transalpin pour 2019. / ALESSANDRO BIANCHI / REUTERS
L’agence de notation Moody’s a annoncé vendredi 19 octobre avoir dégradé la note de l’Italie. Elle a expliqué s’inquiéter d’une stabilisation et non d’une diminution de la dette publique au cours des prochaines années, une dégradation annoncée alors que Bruxelles a demandé des « clarifications » sur le budget 2019 du pays.
La note passe de « Baa2 » à « Baa3 », signifiant que le pays est rétrogradé au dernier cran de cette catégorie qui précède la catégorie spéculative. Moody’s a toutefois assorti cette décision d’une perspective stable, signifiant qu’elle ne devrait pas dégrader cette nouvelle notation dans les six mois à venir.
130 % du PIB
« Le ratio de dette publique de l’Italie va probablement se stabiliser autour de l’actuel taux de 130 % du PIB dans les années à venir, plutôt que de commencer à diminuer comme Moody’s le pensait » précédemment, a fait valoir l’agence, qui estime que la dette publique est d’autant plus problématique que les perspectives de croissance économique sont plus faibles.
« Les projets de mesures budgétaires et économiques du gouvernement ne constituent pas un agenda cohérent de réformes qui pourront permettre de résoudre les problèmes de croissance décevante. »
Moody’s ajoute qu’à court terme également, « le stimulus budgétaire apportera un dynamisme à la croissance plus limité que ce que le gouvernement estime ».
« Dérapage sans précédent »
Le projet de budget italien pour 2019 prévoit un déficit à 2,4 % du produit intérieur brut, très éloigné des 0,8 % promis par le précédent exécutif transalpin de centre gauche.
Le dérapage italien est « sans précédent dans l’histoire du Pacte de stabilité et de croissance », a écrit la Commission européenne dans un courrier où elle demande à Rome de lui présenter ses observations avant « le lundi 22 octobre à midi ».
Bruxelles pointe un risque de « non-conformité grave » avec les règles européennes, ce qui pourrait l’amener à rejeter ce budget. Une telle décision ne s’est encore jamais produite dans l’histoire de l’Union européenne.