Au lieu de choisir vous-même des fonds parmi les unités de compte disponibles dans votre assurance-vie, vous pouvez confier la gestion quotidienne de votre épargne à des experts. / Andrew Brookes/Westend61/GraphicObsession

Diversifier son assurance-vie avec des supports en unités de compte, pourquoi pas ? Mais comment faire quand on n’y connaît rien ? Une solution consiste à souscrire un mandat de gestion. Le principe est simple : au lieu de choisir vous-même des fonds parmi les unités de compte disponibles dans votre assurance-vie, « vous confiez la gestion quotidienne de votre épargne à des experts afin d’optimiser les performances de vos placements tout en acceptant un risque de perte en capital », explique Antoine Gloanec, directeur des gestions de Société générale Gestion, qui fournit de tels services, notamment avec Séquoia. Après, ces experts s’occupent de tout, ou presque.

Des risques adaptés

Avant de prendre les commandes, les gérants de mandats adaptent le dosage des différents fonds selon la situation des épargnants, en particulier leur horizon d’investissement et leur capacité à supporter les risques. Avant toute chose, il faut répondre à un questionnaire et choisir un profil de diversification, par exemple un mandat prudent (20 % diversifiés), équilibré (50 % diversifiés) ou dynamique (100 % diversifiés). La segmentation des mandats est plus fine dans certains contrats multipliant jusqu’à huit ou dix niveaux de risque différents.

Accorder un mandat de gestion sur son assurance-vie ajoute généralement une couche de frais, variable selon les contrats et les gérants. A la Société générale, par exemple, des frais de gestion sous mandat de 0,8 % par an (dégressifs au-dessus de 150 000 euros) s’adjoignent aux frais du contrat d’assurance-vie (0,96 % sur le contrat Séquoia) et aux frais des fonds achetés dans le cadre du mandat.

 

L’addition des frais de gestion du contrat, de gestion des fonds et de gestion du mandat dépasse facilement 3 % par an dans la plupart des contrats des réseaux bancaires. Les tarifs sont plus serrés dans ceux des banques et courtiers en ligne.

Fortuneo dispose de trois mandats, gérés par Federal Finance, DNCA et Allianz. Accessibles à partir de 1 000 euros sur son contrat Fortuneo Vie, ils entraînent un supplément de frais de 0,1 % par rapport aux frais de 0,75 % prélevés sur l’épargne en unités de compte, soit 0,85 % en tout (plus les frais des fonds dans les mandats).

Boursorama propose cinq mandats à partir de 300 euros, pilotés par la société Edmond de Rothschild Asset Management, sans frais supplémentaires, donc avec les 0,75 % de frais de l’assureur sur les unités de compte, plus les frais de ces dernières.

Synthèse des opérations

Chez le courtier Placement-direct.fr, la gestion sous mandat est accessible à partir de 1 000 euros avec seize mandats différents dans le contrat Darjeeling, assuré par sa maison mère SwissLife, avec 0,4 % de frais de mandat, ou 0,7 % pour le 100 % trackers, et quatre mandats dans le contrat Kapital-direct de Generali, à partir de 5 000 euros avec 0,25 % de frais de mandat (en plus des 0,6 % de frais de l’assureur sur ces deux contrats et des frais des fonds dans les mandats).

Même s’il alourdit plus ou moins les frais, le service de gestion sous mandat est apprécié des épargnants néophytes. « Ce qui plaît, c’est le service et le reporting », confie Antoine Delon, président du courtier en ligne Linxea.com, qui propose des mandats dans les contrats qu’il distribue : les clients reçoivent tous les mois une synthèse de leurs placements et des opérations réalisées dans le cadre de leur mandat.

Côté performances, les mandats de gestion ont des résultats proches des fonds profilés comparables. Fortuneo vantait, en début d’année par le biais de publicités, le gain de 7,62 % en 2017 de son mandat équilibré, géré par DNCA. Mais il est difficile de comparer ces services. « La plupart des mandats manquent de transparence sur leurs frais, leur composition, leur valorisation et l’évolution de leurs performances », déplore Jean-Paul Raymond, directeur général de la société d’analyse Quantalys. A de rares exceptions, comme sur Yomoni.fr, les gérants de mandats ne communiquent leurs résultats qu’une fois par an.